C'est l'héritier spirituel du docteur Abdelkrim Al Khatib qui a été porté, dimanche 11 avril, à la tête du PJD par les congressistes. Pas de surprise donc, le prédécesseur était tout content, cela se voyait à sa mine radieuse, que le flambeau est passé sans coup férir à son disciple Saâd-Eddine Al Othmani, qui porte et défend comme lui les fondamentaux qui représentent le socle des valeurs du parti : le référentiel islamique, l'institution monarchique, Imarat Al Mounine et l'intégrité territoriale. C'est l'héritier spirituel du docteur Abdelkrim Al Khatib qui a été porté, dimanche 11 avril, à la tête du PJD par les congressistes. Pas de surprise donc, le prédécesseur était tout content, cela se voyait à sa mine radieuse, que le flambeau est passé sans coup férir à son disciple Saâd-Eddine Al Othmani, qui porte et défend comme lui les fondamentaux qui représentent le socle des valeurs du parti : le référentiel islamique, l'institution monarchique, Imarat Al Mounine et l'intégrité territoriale. Le PJD a, encore une fois, administré la preuve de la discipline de ses troupes. Élire un autre dirigeant que M. Al Othmani au poste de secrétaire-général aurait été perçu comme une rupture dans la stratégie politique des islamistes légalisés. Celle-ci serait intervenue si Abdelilah Benkirane, un homme foncièrement proche des thèses radicales d'un Mustapha Ramid que des envolées lyriques du nouveau leader, avait été adoubé par les siens. Mais tel n'était pas l'objectif des assises du PJD dont les dirigeants (de l'ombre) qui comptent ont réussi leur pari avant les résultats du congrès. Celui de lancer par voie de presse, à la veille de leur assemblée par M. Ramid interposé, un débat hautement sensible sur les prérogatives du Roi. Une réflexion qui, il faut le rappeler, reprend les mêmes idées qui ont valu à un certain Ahmed Raïssouni d'être tancé sérieusement au point d'être écarté de la présidence du Mouvement Unicité et Réforme (MUR). Tous comptes faits, M. Ramid, fidèle d'entre les fidèles à M. Raïssouni, n'a fait qu'enfoncer le clou sachant qu'il n'a plus rien à perdre. Il n'est plus président du groupe parlementaire et, le pire qui puisse lui arriver, c'est d'aller en prison. Un séjour derrière les barreaux pour “la bonne cause“ par les temps qui courent est un cadeau inespéré qui fera de lui un héros. Secrétaire général du MUR, cette structure qui domine toujours le PJD, Ahmed Raïssouni était certes en retrait lors des assises, mais il n'en était pas moins omniprésent dans les coulisses où il s'employait à tirer les ficelles pour veiller à la validation du partage des rôles retenus. Jugez-en. Si M. Benkirane n'a pas obtenu la confiance des congressistes pour être le nouveau chef du PJD, ils ont voté pour lui comme président du Conseil national et placé dans la foulée M. Raïssouni, qui a recueilli le plus grand nombre de suffrages, en tête des 150 membres que compte cette instance. Le secrétaire général du parti, conformément à ses attributions, a désigné les membres du secrétariat général, dont Mustapha Ramid, qui siège ici aux côtés de Lahcen Daoudi, de Abdelilah Benkirane et d'autres. On ne peut pas dire que Saâd-Eddine Al Othmani est mal encadré. Bien au contraire. Flanqué d'un adjoint en la personne de Abdellah Baha (personnage modéré), il est bien bordé comme le fut son prédécesseur Abdelkrim Al Khatib, par les gardiens du temple idéologique emmenés par le patron du MUR. La réalité du pouvoir islamiste n'est pas détenue forcément par ceux qui sont en première ligne. C'est toute la finesse d'une organisation comme le PJD.