Saâd Eddine El Othmani, vice secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), est pressenti pour succéder au docteur Abdelkrim El Khatib au poste de secrétaire général du PJD. Il explique le mode d'élection du futur secrétaire général et loue le rôle du docteur El Khatib, dont l'importance au PJD n'est pas une affaire de titre. ALM : On parle de vous comme le candidat le plus sérieux pour succéder à Abdelkrim El Khatib au poste de secrétaire général du PJD. Qu'en pensez-vous ? Saâd Eddine Othmani : Personne ne se porte candidat au poste de secrétaire général du PJD. Cette prérogative appartient au Conseil national qui désigne, le jour même des élections, cinq candidats. Le Conseil national, fort de 280 personnes, est le seul habilité pour définir qui parmi les militants du PJD est digne d'occuper le poste du secrétaire général. Une séance extraordinaire aura lieu à cet égard le 11 avril, dans le cadre du 5ème congrès du parti qui se tient à Rabat. Ce même Conseil national s'est réuni le week-end dernier à Bouznika pour donner le titre de “président fondateur, et président de toutes les instances du parti“ au docteur El Khatib… Le Conseil national du PJD s'est réuni à Bouznika pour approuver le nouveau statut du parti. Mais contrairement à ce qui a été écrit dans la presse, cette instance ne s'est pas réunie pour coiffer d'un titre honorifique le docteur El Khatib. Ce dernier a même refusé la qualité de président fondateur qu'il mérite amplement. M. El Khatib nous a demandé juste de lui donner le titre modeste de secrétaire général d'honneur. Dans secrétaire général d'honneur, il y a la qualité de secrétaire général… Ecoutez, je pense que le docteur El Khatib n'aurait pas voulu d'un prochain mandat comme secrétaire général du PJD. Il avait déjà présenté sa démission en 1999 et on l'a empêché de partir. D'ailleurs, le docteur El khatib n'a pas besoin d'un titre pour faire valoir sa qualité de chef spirituel du parti. Sa valeur, son aura, son rôle déterminant dans la définition des principes fondateurs de notre parti, ne sont pas liés à l'exercice d'une fonction, mais à la personne du docteur El Khatib et à son parcours de militant. Quelle serait votre vision du PJD, si vous êtiez élu au poste de secrétaire général ? La vision du parti du PJD n'est pas l'affaire d'une personne, mais du groupe. L'actuel Conseil national désignera cinq candidats au poste de secrétaire général. Il le fera selon des critères partagés par le plus grand nombre de ses membres. D'ailleurs, après la désignation des cinq candidats, le Conseil national sera lui-même renouvelé par les 2000 participants au congrès. Mais vous devez bien avoir quelques lignes directrices pour le cas où vous seriez élu secrétaire général. Qu'en dites-vous ? Les personnes qui intriguent ou s'épuisent dans des manœuvres pour être à la tête d'un parti, que cherchent-elles ? Des postes au gouvernement ! Devenir ministres ! Au PJD, nous avons refusé de faire partie du gouvernement. Non ! Il m'importe peu de devenir ministre. Ce que je cherche par-dessus tout, c'est servir mon pays.