Qui succédera à Biadiallah à la tête de la deuxième Chambre ? Entre le PAM et l'Istiqlal, la majorité a déjà fait son choix, du moins au niveau des secrétaires généraux des partis. En effet, Abdelilah Benkirane a réuni ses alliés à la majorité gouvernementale mardi dernier à Rabat. En plus du chef de gouvernement et secrétaire général du Parti de la justice et du développement, la rencontre a connu la participation de Salaheddine Mezouar, président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement Populaire (MP) et Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et a été consacrée quasi exclusivement à l'élection du président de la Chambre des conseillers. «Nous avons partagé au cours de cette réunion nos points de vue sur les différentes éventualités concernant la présidence de la Chambre des conseillers. Nous avons dans ce sens examiné la possibilité de présenter un candidat de la majorité pour ce poste ainsi que l'éventualité du soutien de la majorité au profil le mieux placé pour occuper la présidence de la Chambre des conseillers», explique Benabdellah. Et de poursuivre : «Nous n'avons pas encore pris une décision finale mais je peux vous assurer d'ores et déjà que toutes les composantes de la majorité sont aujourd'hui opposées à une orientation bien particulière concernant la présidence de la deuxième Chambre». Le numéro un du PPS a refusé, en dépit de l'insistance d'ALM, de préciser l'orientation concernée. Il est connu cependant qu'il existe deux orientations sur ce sujet. La première concerne la volonté de l'Istiqlal de placer l'un des siens à la tête d'une Chambre que le parti n'a jamais encore présidée. La deuxième orientation est relative à la décision du PAM de conserver le fauteuil de la présidence malgré sa deuxième place dans le classement des résultats pour la Chambre des conseillers. Alors que l'Istiqlal laisse entendre un soutien critique durant ce qui reste du mandat de la majorité gouvernementale actuelle et à la lumière des relations tendues de Benkirane avec la direction du PAM, il devient plutôt évident pour les observateurs de déterminer l'orientation contre laquelle les dirigeants de la majorité sont unanimes. «Nous allons nous réunir une deuxième fois vendredi prochain pour approfondir le débat et prendre les décisions nécessaires», conclut le SG du PPS. Quelle que soit la décision des leaders de la majorité, y a-t-il pour autant une garantie que tous les parlementaires de la majorité respectent les consignes de vote ? Le PJD, le RNI, le MP et le PPS devront faire face à un autre défi. L'élection du président de la Chambre des conseillers se fait par vote secret. En effet, l'article 15 du règlement intérieur stipule que le président de la Chambre est élu par vote secret à la majorité absolue lors du premier tour ou à la majorité relative lors du second. L'article 16 du règlement dispose pour sa part que le vote se fait par écrit à l'intérieur de l'isoloir. Les conseillers seront ainsi libres de voter pour un candidat donné à l'abri des regards. L'hypothèse d'une surprise le jour du vote n'est pas écartée. Wait and see.