La pente reste difficile à remonter pour nos finances publiques. Et bien que la balance ait montré quelques légers signes de redressement lors des six premiers mois de 2015, les dépenses du Maroc continuent à être supérieures à ses recettes. C'est ce qui se dégage du bulletin mensuel des statistiques des finances publiques publié conjointement par le ministère de l'économie et des finances et la Trésorerie générale du Royaume au titre du premier semestre 2015. La compensation soulage les dépenses Les dépenses ordinaires seraient en baisse de 2% à fin juin 2015 en comparaison avec les dépenses à la même période en 2014. Cet écart serait le résultat de la diminution de 29,9% des émissions de la compensation, de 0,5% des dépenses de personnel et de 3,2% des dépenses des autres biens et services conjuguée à l'augmentation de 22,8% des charges en intérêts de la dette. Pour leur part, les dépenses d'investissement émises marquent une baisse de 1,1%, passant de 28,1 milliards de dirhams à fin juin 2014 à 27,8 milliards de dirhams à fin juin 2015. Aussi, le taux d'engagement global des dépenses ressort à 52% et le taux d'émission sur engagements à 78%, contre respectivement 56 et 78% un an auparavant. Stagnation des impôts indirects S'agissant des recettes du Trésor, le bulletin relève une quasi-stabilité avec une augmentation très timide des recettes ordinaires de 0,1% provenant de quatre sources différentes. À savoir, en premier, la baisse des recettes douanières de 3,1% avec les droits de douane qui ont bondi de 6,2%, la TVA à l'importation qui s'est rétractée de 4,8% et les taxes intérieures de consommation (TIC) sur les produits énergétiques qui se sont contractées de 3,8%. En second lieu, le bulletin signale une diminution de la TIC sur les tabacs manufacturés évaluée à 4,4% et des autres TIC évaluées à 10,1%. La troisième source serait la baisse de 0,1% de la fiscalité domestique avec l'IS en baisse de 4%, l'IR qui réalise un bond de 5%, la TVA à l'intérieur tirée vers le haut de 2,7%, les droits d'enregistrement et timbre qui fléchissent de 3,8% et les majorations de retard qui réalisent un bond de 8,1%. En ce sens, le bulletin des statistiques des finances publiques explique que «la baisse des recettes de l'IS de 4% s'explique pour l'essentiel par le fait que l'année 2014 avait enregistré une rentrée de recettes exceptionnelles liées notamment à la cession de la Centrale Laitière et à l'IS retenu à la source à l'occasion de la cession d'une partie du capital de Maroc Telecom. Pour leur part, les recettes de la TVA à l'intérieur ont été de 10,3 milliards de dirhams contre 10 milliards de dirhams un an auparavant, en hausse de 2,7%, sachant qu'à fin juin 2014, elles avaient enregistré une baisse de 8,8%. Ces recettes tiennent compte d'une recette de 234 millions de dirhams suite à l'attribution des licences 4G et de remboursements pour un montant de 2,341 milliards de dirhams à fin juin 2015 contre 2,304 milliards de dirhams à fin juin 2014». Enfin, la quatrième source des recettes ordinaires est la hausse de 10,4% des recettes non fiscales résultant essentiellement de l'augmentation de 47,6% des recettes de monopoles et de 108,1% des recettes en atténuation des dépenses de la dette. Les recettes de monopoles tiennent compte de la rentrée de 1,7 milliard de dirhams suite à l'attribution des licences 4G. Le déficit du Trésor s'atténue lentement Ainsi, le solde ordinaire du Trésor ressort, à fin juin 2015, positif de 43 milliards de dirhams contre un solde négatif de 1,9 milliard de dirhams à fin juin 2014. Aussi, le déficit du Trésor ressort à 20,4 milliards de dirhams, compte tenu d'un solde positif de 7,4 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor, contre un déficit du Trésor de 23,3 milliards de dirhams à fin juin 2014 compte tenu d'un solde positif de 6,7 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor. En ce sens, la Trésorerie générale du Royaume note dans son bulletin que les recettes des comptes spéciaux du Trésor tiennent compte de la rentrée durant le mois de janvier d'un montant de 1,6 milliard de dirhams au titre de la contribution libératoire sur les avoirs et liquidités détenus à l'étranger.