La pente est difficile à remonter pour nos finances publiques. Cependant, bien que les dépenses du Maroc continuent à être supérieures à ses recettes, la balance a bien montré quelques timides signes de redressement en ce début 2015. C'est ce qui se dégage du bulletin mensuel des statistiques des finances publiques publié conjointement par le ministère de l'économie et des finances et la Trésorerie générale du Royaume. Ainsi, les dépenses ordinaires seraient en baisse de 1,7% à fin février 2015 en comparaison avec les dépenses à la même période en 2014. Cet écart serait le résultat du recul de 1,7% des dépenses de personnel, de 3,8% des dépenses des autres biens et services et de 9,3% des charges en intérêts de la dette. Selon la Trésorerie générale du Royaume, cette baisse des intérêts de la dette s'explique par le fait qu'un montant de 474 millions de dirhams dont la date d'échéance est le 28 février 2015 n'a été payé que le 2 mars 2015, jour ouvrable suivant. Pour leur part, les dépenses d'investissement émises marquent une baisse de 2,3%, passant de 12,7 milliards de dirhams à fin février 2014 à 12,4 milliards de dirhams à fin février 2015, en raison notamment de la baisse des versements aux comptes spéciaux du Trésor. Aussi, le taux d'engagement global des dépenses ressort à 28% et le taux d'émission sur engagements à 66%, contre respectivement 28% et 60% un an auparavant. S'agissant des recettes du Trésor, le bulletin relève une augmentation notable des recettes ordinaires de 5,3% provenant de quatre sources différentes. À savoir, en premier, la baisse des recettes douanières de 14,3% avec les droits de douane qui ont bondi de 3,3%, la TVA à l'importation qui s'est inclinée de 10,9% et les taxes intérieures de consommation (TIC) sur les produits énergétiques qui se sont contractées de 29,5%. En second lieu, le bulletin signale une diminution de la TIC sur les tabacs manufacturés de 4,4% et des autres TIC de 1,5%. La troisième source serait la hausse de 6,2% de la fiscalité domestique avec l'IS en hausse de 15,8%, l'IR qui réalise un bond de 2,6%, la TVA à l'intérieure tirée vers le haut de 8,1%, les droits d'enregistrement et timbre qui se boostent de 5,7% et les majorations de retard qui se rétractent de 3,1%. En ce sens, le bulletin des statistiques des finances publiques explique que «les recettes de la TVA à l'intérieur ont été de 4,1 milliards de dirhams contre 3,8 milliards de dirhams un an auparavant, en hausse de 8,1%, soit 306 millions de dirhams, sachant qu'à fin février 2014, elles avaient enregistré une baisse de 10,8% équivalente à 456 millions de dirhams (3,8 milliards de dirhams à fin février 2014 contre 4,3 milliards de dirhams à fin février 2013). Ces recettes tiennent compte de remboursements pour un montant de 511 millions de dirhams à fin février 2015 contre 473 millions de dirhams à fin février 2014». Enfin, la quatrième source des recettes fiscales est la hausse de 173,2% des recettes non fiscales résultant essentiellement de la réalisation de 2 milliards de dirhams au titre des recettes en atténuation des dépenses de la dette contre 169 millions de dirhams à fin février 2014. Ainsi, le solde ordinaire du Trésor ressort, à fin février 2015, négatif de 6,2 milliards de dirhams contre un solde négatif de 8,2 milliards de dirhams à fin février 2014. Aussi, le déficit du Trésor ressort à 14,6 milliards de dirhams, compte tenu d'un solde positif de 4 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor, contre un déficit du Trésor de 15,1 milliards de dirhams à fin février 2014 compte tenu d'un solde positif de 5,8 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor. En ce sens, la Trésorerie générale du Royaume note dans son bulletin que les recettes des comptes spéciaux du Trésor tiennent compte de la rentrée durant le mois de janvier d'un montant de 1,6 milliard de dirhams au titre de la contribution libératoire sur les avoirs et liquidités détenus à l'étranger.