La politique de récession tarde à donner ses fruits et nos finances publiques jouent toujours au funambule sur une balance déséquilibrée. C'est ainsi que 2014 s'est soldée tout comme 2013 par le même constat : «Le Maroc dépense plus qu'il ne gagne». Cela dit, le gouffre qui sépare recettes et dépenses s'est légèrement amenuisé en se réduisant de 900 millions de dirhams. «Ce qui n'est pas assez», aux dires de plusieurs analystes. En tout cas, le dernier bulletin mensuel des statistiques sur les finances publiques, publié conjointement par le ministère de l'économie et des finances et la Trésorerie générale du Royaume, confirme cet état de fait. Il fait ressortir, en substance, des dépenses ordinaires en légère hausse de 0,3% à fin décembre 2014 en comparaison aux dépenses de la même période en 2013. Cet écart serait le résultat du recul de 24,7% des émissions de la compensation qui passent de 49,5 milliards de dirhams à 37,2 milliards de dirhams en 2014, conjuguée à la hausse de 2,6% des dépenses de personnel de 16,4% des dépenses des autres biens et services et de 10,7% des charges en intérêt de la dette. Pour leur part, les dépenses d'investissement émises marquent une hausse de 14%, passant de 45,3 milliards de dirhams à fin décembre 2013 à 51,6 milliards de dirhams à fin décembre 2014. Aussi, le taux d'engagement global des dépenses ressort à 89% et le taux d'émission sur engagements à 90%, contre respectivement 86 et 90% un an auparavant. S'agissant des recettes du Trésor, le bulletin fait état d'une petite augmentation des recettes ordinaires de 0,7% provenant de quatre sources différentes. À savoir, en premier, la hausse des recettes douanières de 1,3% avec les droits de douane qui ont bondi de 0,7%, la TVA à l'importation qui s'est bonifiée de 0,2% et les taxes intérieures de consommation (TIC) sur les produits énergétiques qui se sont accrues de 4,5%. En second lieu, le bulletin signale une hausse des autres TIC avec une évolution de 4% en raison essentiellement de la hausse de la TIC sur les tabacs manufacturés de 5,9%. La troisième source serait la hausse de 2% de la fiscalité domestique avec l'IS en hausse de 2,1%, l'IR qui réalise un bond de 0,7%, la TVA à l'intérieure en recul de 1,2%, les droits d'enregistrement et timbre qui se boostent de 16,3% et les majorations de retard qui se rétractent de 12,7%. En ce sens, le bulletin des statistiques des finances publiques explique que «les recettes de l'IS ont atteint 41,3 milliards de dirhams contre 40,4 milliards de dirhams un an auparavant, en hausse de 2,1%, sachant qu'à la fin décembre 2013, elles avaient enregistré une baisse de 5,6% équivalente à 2,4 milliards de dirhams». Enfin, la quatrième source de l'augmentation des recettes fiscales est la baisse de 7,1% des recettes non fiscales résultant essentiellement de la diminution des recettes de monopole et des fonds de concours, conjuguée à la réalisation d'une recette de 2 milliards de dirhams représentant la cession des parts de l'Etat dans la Banque centrale populaire et de la rentrée de 332 millions de dirhams représentant la contribution au titre de la pêche. Ainsi, le solde ordinaire du Trésor ressort, à fin décembre 2014, négatif de 16 milliards de dirhams contre un solde négatif de 16,9 milliards de dirhams à fin décembre 2013. Aussi, le déficit du Trésor ressort à 49 milliards de dirhams, compte tenu d'un solde positif de 18,6 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor, contre un déficit du Trésor de 50 milliards de dirhams à fin décembre 2013 compte tenu d'un solde positif de 12,3 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor.