Un léger mieux est à signaler! Aussi, bien que les dépenses du Maroc continuent à être supérieures à ses recettes, la balance commence à montrer quelques timides signes de redressement. C'est ce qui se dégage du bulletin mensuel des statistiques des finances publiques publié conjointement par le ministère de l'économie et des finances et la Trésorerie générale du Royaume. Ainsi, les dépenses ordinaires seraient en légère baisse de 1,9% à fin septembre 2014 en comparaison avec les dépenses à la même période en 2013. Cet écart serait le résultat du recul de 36,3% des émissions de la compensation qui passent de 39,1 milliards de dirhams à 24,9 milliards de dirhams en 2014, conjugué à la hausse de 2,2% des dépenses de personnel, de 24,2% des dépenses des autres biens et services et de 10,3% des charges en intérêts de la dette. Pour leur part, les dépenses d'investissement émises marquent une hausse de 14,2%, passant de 32,8 milliards de dirhams à fin septembre 2013 à 37,5 milliards de dirhams à fin septembre 2014. Aussi, le taux d'engagement global des dépenses ressort à 72% et le taux d'émission sur engagements à 85%, contre respectivement 69 et 84% un an auparavant. S'agissant des recettes du Trésor, le bulletin relève une petite augmentation des recettes ordinaires de 1,8% provenant de quatre sources différentes. À savoir, en premier, la hausse des recettes douanières de 3,5% avec les droits de douane qui ont bondi de 0,2%, la TVA à l'importation qui s'est bonifiée de 2,2% et les taxes intérieures de consommation (TIC) sur les produits énergétiques qui se sont accrues de 8,5%. En second lieu, le bulletin signale une hausse des autres TIC avec une évolution de 3,6% en raison essentiellement de la hausse de la TIC sur les tabacs manufacturés de 5,7%. La troisième source serait la hausse de 4,3% de la fiscalité domestique avec l'IS en hausse de 8,7%, l'IR qui réalise un bond de 2,4%, la TVA à l'intérieur en recul de 7,6%, les droits d'enregistrement et timbre qui se boostent de 24,3% et les majorations de retard qui se rétractent de 22,7%. En ce sens, le bulletin des statistiques des finances publiques explique que «la hausse des recettes de l'IS de 2,6 milliards de dirhams résulte notamment de l'IS retenu à la source à l'occasion de la cession d'une partie du capital de Maroc Telecom et de l'augmentation des versements effectués par certains gros contribuables (BCP, IAM,...), conjuguées à la baisse des versements d'autres gros contribuables (OCP, Bank Al-Maghrib, Agence de la conservation foncière, ...)». Enfin, la quatrième source des recettes fiscales est la baisse de 35,1% des recettes non fiscales résultant essentiellement de la diminution des recettes de monopole et des fonds de concours chiffrés, conjuguée à la réalisation d'une recette de 2 milliards de dirhams représentant la cession des parts de l'Etat dans la Banque centrale populaire. Ainsi, le solde ordinaire du Trésor ressort, à fin septembre 2014, négatif de 7,2 milliards de dirhams contre un solde négatif de 12,9 milliards de dirhams à fin septembre 2013. Aussi, le déficit du Trésor ressort à 34,7 milliards de dirhams, compte tenu d'un solde positif de 9,9 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor, contre un déficit du Trésor de 44,4 milliards de dirhams à fin septembre 2013. Le solde ordinaire se modère Sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises, le solde ordinaire enregistré à fin septembre 2014 a été négatif pour 7,2 milliards de dirhams contre un solde ordinaire négatif de 12,9 milliards de dirhams un an auparavant. Ainsi, les dépenses d'investissement émises au titre du budget général se sont établies à 35,3 milliards de dirhams à fin septembre 2014 contre 31,4 milliards de dirhams un an auparavant, soit une augmentation de 12,4%. Ces dépenses tiennent compte du versement aux comptes spéciaux du Trésor d'un montant de 11,4 milliards de dirhams contre 8,1 milliards de dirhams à fin septembre 2013. Pour sa part, l'évolution de la structure des dépenses du budget général entre fin septembre 2013 et fin septembre 2014 fait ressortir une augmentation de la part des dépenses de personnel, de matériel, d'investissement et des intérêts de la dette, conjuguée à la baisse de la part des dépenses de la compensation. La dette intérieure toujours orientée à la hausse S'élevant à 421,7 milliards de dirhams, l'encours de la dette intérieure est en hausse de 1,8% par rapport à son niveau à fin décembre 2013. Ceci s'explique par le recours du Trésor au marché des adjudications pour un montant net de 6,9 milliards de dirhams résultant de souscriptions pour 85,7 milliards de dirhams et de remboursements pour 78,8 milliards de dirhams contre un recours pour un montant net de 47 milliards de dirhams un an auparavant résultant de souscriptions pour 130,8 milliards de dirhams et de remboursements pour 83,8 milliards de dirhams.