La pente est difficile à remonter pour nos finances publiques. Et bien que la balance ait montré quelques légers signes de redressement lors des trois premiers mois de 2015, les dépenses du Maroc continuent à être supérieures à ses recettes. C'est ce qui se dégage du bulletin mensuel des statistiques des finances publiques publié conjointement par le ministère de l'économie et des finances et la Trésorerie générale du Royaume au titre du premier trimestre 2015. Les biens et services gonflent les dépenses Les dépenses ordinaires seraient en hausse de 6,2% à fin mars 2015 en comparaison avec les dépenses à la même période en 2014. Cet écart serait le résultat de l'augmentation de 0,5% des dépenses de personnel, de 15,8% des dépenses des autres biens et services, de 2,7% des charges en intérêts de la dette et de 12,4% des émissions de la compensation. Pour leur part, les dépenses d'investissement émises marquent une hausse de 4,2%, passant de 16,4 milliards de dirhams à fin mars 2014 à 17,1 milliards de dirhams à fin mars 2015. Aussi, le taux d'engagement global des dépenses ressort à 38% et le taux d'émission sur engagements à 70%, contre respectivement 38 et 65% un an auparavant. Les recettes non fiscales boostent la trésorerie S'agissant des recettes du Trésor, le bulletin relève une augmentation notable des recettes ordinaires de 6,9% provenant de quatre sources différentes. À savoir, en premier, la baisse des recettes douanières de 3,9% avec les droits de douane qui ont bondi de 9,2%, la TVA à l'importation qui s'est rétractée de 5,8% et les taxes intérieures de consommation (TIC) sur les produits énergétiques qui se sont contractées de 6,1%. En second lieu, le bulletin signale une diminution de la TIC sur les tabacs manufacturés de 7,7% et des autres TIC de 2,6%. La troisième source serait la hausse de 2,8% de la fiscalité domestique avec l'IS en baisse de 3%, l'IR qui réalise un bond de 6,1%, la TVA à l'intérieur tirée vers le haut de 7,3%, les droits d'enregistrement et timbre qui se boostent de 8,9% et les majorations de retard qui se rétractent de 7,3%. En ce sens, le bulletin des statistiques des finances publiques explique que «la baisse des recettes de l'IS de 3% s'explique pour l'essentiel par le fait que l'année 2014 avait enregistré une rentrée de recettes exceptionnelle liée notamment à la cession de la Centrale Laitière. Pour leur part, les recettes de la TVA à l'intérieur sont ressorties en hausse de 7,3%, alors qu'à fin mars 2014, elles avaient enregistré une baisse de 11,7%. Ces recettes tiennent compte de remboursements pour un montant de 832 millions de dirhams à fin mars 2015 contre 954 millions de dirhams à fin mars 2014». Enfin, la quatrième source des recettes ordinaires est la hausse de 155,2% des recettes non fiscales résultant essentiellement de la réalisation de 2,1 milliards de dirhams au titre des recettes en atténuation des dépenses de la dette contre 572 millions de dirhams à fin mars 2014 et de 2,1 milliards de dirhams au titre des recettes de monopoles contre 299 millions de dirhams un an auparavant. Le solde ordinaire toujours au négatif Ainsi, le solde ordinaire du Trésor ressort, à fin mars 2015, négatif de 1,4 milliard de dirhams contre un solde négatif de 1,7 milliard de dirhams à fin mars 2014. Aussi, le déficit du Trésor ressort à 12,3 milliards de dirhams, compte tenu d'un solde positif de 6,3 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor, contre un déficit du Trésor de 14,8 milliards de dirhams à fin mars 2014 compte tenu d'un solde positif de 3,3 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor. En ce sens, la Trésorerie générale du Royaume note dans son bulletin que les recettes des comptes spéciaux du Trésor tiennent compte de la rentrée durant le mois de janvier d'un montant de 1,6 milliard de dirhams au titre de la contribution libératoire sur les avoirs et liquidités détenus à l'étranger.