Les premiers agréments des banques islamiques ne seront pas accordés avant le mois d'avril prochain, a révélé Abdellatif Jouahri. Lors de la conférence de presse tenue à l'issue du conseil d'administration de Bank Al-Maghrib, le gouverneur de la banque centrale a expliqué que la conjoncture nationale et internationale devait être favorable. «Nous devons d'abord nous assurer de la stabilité du marché financier», a-t-il détaillé. Jouahri a également précisé que la volatilité du dirham devait au préalable être limitée. «Nous travaillons actuellement sur l'injection de liquidité sur le marché interbancaire participatif», a-t-il ajouté. «Cette étape est essentielle puisque, dans le cas de ces banques, tout doit être conforme à la charia et approuvé par le Conseil des ouléma». Le wali de Bank Al-Maghrib a, par ailleurs, précisé que ses équipes étaient en phase de mettre en place un fonds de garantie susceptible de limiter les risques sur le marché de la finance islamique. La préparation du lancement des banques islamiques, juridiquement appelées banques participatives, devra nécessiter une coopération et un échange d'expertises entre la banque centrale et le Conseil des ouléma. «Il s'agit d'un chantier global axé autour de notre coopération avec le Conseil des ouléma», a noté Abdellatif Jouahri. Une réforme a d'ores et déjà été opérée sur le Conseil, avec la mise en place d'un comité spécialisé dans les questions financières. Ce comité sera chargé de vérifier la conformité des produits participatifs avec les préceptes de la religion musulmane. Le projet de loi encadrant la pratique des banques participatives avait été voté par le Conseil de gouvernement en janvier 2014. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, avait alors annoncé que ces banques devaient voir le jour vers fin 2014. Ce n'est pourtant qu'en novembre dernier que le texte a été approuvé par le Parlement, laissant le soin à la banque centrale de mettre en place les structures et besoins logistiques nécessaires. L'adoption de banques participatives devrait grandement profiter à l'économie nationale. Le potentiel que recèlent ces produits alternatifs concerne notamment l'amélioration du taux de bancarisation et le financement du développement. L'apport principal de ce type de produits réside, néanmoins, dans l'attraction de capitaux étrangers, en particulier ceux des pays du Golfe arabo-persique traditionnellement orientés vers le financement islamique. Selon certaines sources médiatiques, le Bahreïn, le Koweït et le Qatar seraient particulièrement intéressés par le marché marocain. Les pétromonarchies du Golfe sont connus pour avoir des réserves de change impressionnantes qui devraient avoisiner les 4 billions de dollars.