La lutte contre la corruption en 2014 affiche un bilan en demi-teinte selon Transparency Maroc qui vient de publier, lundi 9 février 2015, le rapport moral 2014 de son Observatoire de la corruption et du développement de la transparence. Ce rapport, qui revient sur les affaires de corruption qui ont marqué la scène marocaine, dresse également un classement des secteurs les plus touchés d'après les révélations de la presse. A ce sujet, les données de l'Observatoire concernant l'année 2014 relèvent que 22% des informations ayant un rapport avec des affaires de corruption concernent les collectivités territoriales, 13% la police et la gendarmerie, alors que 12% ont trait au secteur de la santé. Viennent ensuite les secteurs de l'habitat et l'immobilier, ainsi que les établissements publics avec 8%. Enfin, la justice et le secteur du commerce et de l'industrie complètent les secteurs les plus touchés avec respectivement 7%. Ainsi selon Transparency Maroc, «les révélations de la presse nationale confirment le diagnostic des rapports internationaux et nationaux qui accablent le Maroc en matière de lutte contre la corruption». En effet, il est, par exemple, question de l'Indice de perception de la corruption (IPC) 2014 de Transparency International. Selon ce dernier, le Maroc arrive à la 80ème place sur un total de 175 pays. Le score du Maroc est de 39 sur 100, contre 37 en 2013 et 2012. Ceci explique que le Maroc a gagné seulement deux points par rapport à l'année dernière (37 points en 2013). L'Observatoire appuie le bilan mitigé de la lutte contre la corruption au Royaume par l'indice du World Justice Project (WJP), une ONG basée à Washington. Rendu public en mars 2014, cet indice qui classe les Etats en fonction de leur mise en pratique de la loi place le Maroc à la 52ème position sur 99 pays. Le Maroc arrive 5ème sur les 7 pays de la région MENA répertoriés par WHJ. Les Emirats Arabes Unis arrivent en tête de la région (27ème à l'échelle mondiale), suivis de la Jordanie (38ème), de la Tunisie (41ème), du Liban (49ème), du Maroc (52ème), de l'Egypte (74ème) et de l'Iran (82ème). Pour ce qui est des rapports nationaux, le bilan de l'Observatoire revient sur le rapport 2012-2013 de l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) publié en juin 2014. On y apprend que la moitié des plaintes reçues par cette instance concerne des administrations relevant des ministères de la justice et de l'intérieur. Les institutions sous tutelle du département de l'économie et des finances viennent pour leur part en troisième position, suivies de celles relevant de la sûreté nationale. Par ailleurs, la publication annuelle de Transparency Maroc n'a pas manqué de rappeler que l'année 2014 a été marquée par le débat concernant les lois qui doivent être mises en place dans le cadre de la mise en œuvre de la Constitution de juillet 2011. Selon Transparancy, plusieurs réformes initiées par le gouvernement ont été critiquées et jugées insuffisantes, voire régressives par la société civile. Dans ce sens, le rapport 2014 de l'Observatoire de Transparency a mis l'accent sur trois textes législatifs majeurs, considérés comme des piliers sur lesquels doit être bâtie la lutte contre la corruption: le projet de loi relatif à l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, le projet de loi sur le droit d'accès à l'information et le projet de loi relatif au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.