Visiblement en proie à des difficultés scolaires, la petite fille a été tournée en dérision d'une façon pour le moins ignoble et humiliante par son enseignant parce qu'elle n'arrivait pas à écrire le chiffre cinq. Et le tout a été couronné par une vidéo qui met en scène toute la situation. Diffusée sur les réseaux sociaux puis relayée par différents sites web, la vidéo fait le buzz. Ce qui n'était au début qu'une vanne de très grand mauvais goût de la part d'une personne pour le moins instable sur le plan psychique, se transforme en scandale national qui prend une tournure à la fois médiatique et politique. Aujourd'hui, l'affaire dépasse le cadre d'une petite école publique de province ou même la délégation régionale de l'éducation nationale. En effet, le Parlement s'est saisi du dossier et les députés ont décidé d'interpeller le ministre de l'éducation nationale et de la formation professionnelle. A l'initiative de Rachid Roukbane, président du groupe parlementaire du progrès démocratique (majorité), une question écrite a été adressée au ministre de tutelle, Rachid Belmokhtar. Le député demande bien évidemment l'ouverture d'une enquête sur des faits ainsi que l'engagement d'une procédure disciplinaire à l'encontre les personnes impliquées. «Nous sommes face à un incident dangereux symbolisant la violence et l'humiliation en totale contradiction avec les vraies missions éducatives», affirme le parlementaire. Et de poursuivre : «Cet incident impose l'ouverture d'urgence d'une enquête de la part du ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle pour déterminer les circonstances et les personnes impliquées dans l'affaire en prenant toutes les mesures légales et disciplinaires contre le responsable». Malheureusement, l'affaire intervient à un moment où le système éducatif national est en profonde remise en cause. Après plus d'une décennie de l'application d'une réforme qui n'a pas tenu ses promesses, le pays est en train de réfléchir à de nouvelles pistes pour permettre à l'école marocaine de repartir sur de nouvelles bases afin de jouer le véritable rôle qui lui revient. D'ailleurs, un rapport sur la situation de l'enseignement est attendu au cours des prochains mois. C'est le Conseil supérieur de l'éducation et de la formation qui se chargera de la rédaction de ce document.