De la mise en place d'un plan d'action national pour la culture, formulé à partir des propositions issues du diagnostic du secteur et des recommandations des professionnels et des institutionnels. De ce fait, un panel d'intervenants s'est réuni, mercredi 12 novembre 2014, à la Bibliothèque nationale du Royaume de Rabat pour faire le diagnostic de la culture au Maroc. Plusieurs participants ont été présents à cette rencontre dont Mohamed Amine Sbihi, ministre de la culture, et Aadel Saadani, président de l'Association Racines, coordinateur scientifique des états généraux de la culture. Quel est l'état de santé réel de la culture au Maroc? Il faut le dire très vite, la situation de la culture au Maroc est inquiétante. Le constat est alarmant comme le précise le ministre de la culture. Dans son intervention, Mohamed Amine Sbihi a indiqué qu'il existe un vrai décalage entre la richesse du répertoire culturel national et le déficit alarmant que connaît le secteur sur tous les plans. D'ailleurs, le ministre a soulevé le manque au niveau du réseau des infrastructures culturelles de proximité, en particulier en milieu rural, ce qui vient s'ajouter à la faiblesse des crédits alloués au secteur dans le cadre du financement public. Chiffres à l'appui, le ministre a indiqué qu'un tiers des provinces est dépourvu d'infrastructures culturelles tandis que 90% des zones rurales manquent d'espaces de lecture. De même, M. Sbihi a soulevé le problème de la valorisation du patrimoine. Dans ce sens, il a souligné que «la protection juridique de l'Etat ne bénéficie qu'à 430 sites historiques sur un total de 16.000 sites, une situation qui exige, selon lui, un effort exceptionnel pour désenclaver le secteur culturel». De même, il a souligné que la culture au Maroc souffre d'autres problèmes cruciaux. Il faut noter le manque cruel de musées. Il existe seulement 15 musées pour 33 millions de Marocains. La situation de la lecture est défaillante dans notre pays. Le Maroc produit uniquement 2.000 titres par an. Le piratage demeure parmi les fléaux qui freinent la mise en place d'une industrie musicale dans notre pays. Plusieurs obstacles minent la production théâtrale, et autres... Dans cette optique, «les états généraux de la culture au Maroc» ont été une occasion pour présenter les recommandations de l'Association «Racine» sur la politique culturelle au Maroc. Dans ce sens, Adil Essaadani a fait savoir que ce projet traduit le souci d'abolir les stéréotypes selon lesquels la culture est une affaire secondaire et non un secteur à part entière et un levier du développement humain, et de lever toute distinction entre culture savante et culture populaire ou encore entre le créateur et le public, suivant un diagnostic des besoins donnant lieu à une cartographie nationale qui présente les défaillances et les dysfonctionnements auxquels il faut remédier. Dans ce cadre, les initiateurs ont insisté sur l'urgence d'interroger la validité du modèle culturel national, et sa capacité à accompagner structurellement les transitions sociales, économiques et politiques du Maroc et des Marocains. Cela en vue de donner au citoyen les moyens de comprendre et de participer au débat, d'armer son intelligence contre le pire et lui permettre de laisser éclore sa créativité, seul véritable capital immatériel, celui de la qualité de l'individu.