Lorsque l'on évoque «économie de la culture», c'est que la culture – au delà de son aspect patrimoine – fait partie intégrante du quotidien du citoyen, au point de créer un circuit économique à part entière. Ce qui n'est pas réellement le cas du citoyen Marocain. C'est la raison pour laquelle, le département de Mohamed Amine Sbihi a fait de «l'économie de la culture» un chantier principal pour son plan d'action, au titre de l'année 2012. En effet, le ministère de la Culture a dévoilé un plan qui vise notamment à contribuer à une économie de la culture. Le ministère dit vouloir asseoir les fondements des industries culturelles et de l'investissement économique et ainsi définir les priorités de la stratégie «Maroc culturel», en commençant par une mise à niveau des infrastructures. En outre, toujours dans le cadre du plan d'action 2012, le ministère envisage de mettre à niveau et d'améliorer le rendement de 107 établissements culturels en matière d'équipement, de gestion et d'animation, selon les normes en vigueur et de créer 5 centres culturels, 7 bibliothèques et 2 conservatoires de musique. Quant à l'état des lieux, il fait ressortir 686 structures culturelles, selon des données fournies par le ministère. Des structures réparties sur les grandes villes, dont 136 bibliothèques, 51 conservatoires de musique, 58 galeries d'arts plastiques, 52 salles d'expositions et de conférences et 32 théâtres. Cette mise à niveau s'inscrit dans le cadre du plan stratégique «Maroc culturel», qui se décline sur 5 ans et autour de 4 axes : la politique de proximité, le soutien de la création et des créateurs, la protection et la valorisation du patrimoine matériel et immatériel, la promotion de la coopération internationale et la bonne gouvernance. Les priorités sont la préservation des spécificités culturelles marocaines et la consolidation de toutes ses composantes, tout en restant ouvert aux valeurs culturelles universelles. De la création et des créateurs Néanmoins, dans un secteur tel que la culture, ce sont bien le créateur et la création qui font que la roue tourne. Il incombe donc aux politiques culturelles d'aller non seulement dans le sens des subventions, mais aussi de la structuration de marchés culturels en amont. Ainsi, «il faut penser en matière de développement des métiers de la culture», nous confie Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture. En effet, le département de ce dernier se veut un pionnier en ce qui concerne la mutation de la culture en un circuit économique à part entière. «Il faut d'abord établir une nomenclature des métiers qui existent dans différents arts et disciplines culturelles, cinéma, théâtre, édition de livres ou de musique». Cette recommandation vient conforter le dernier rapport du Conseil économique et social sur l'emploi des jeunes, où l'investissement dans les métiers de la culture est à même de dynamiser le secteur en créant de l'emploi. «Il y a des niches de métiers à développer et à structurer, à travers des sociétés de production et qui permettront ainsi la restructuration de tout le secteur», indique Sbihi. En effet, le secteur privé est appelé à investir plus dans la culture, ce qui reviendrait aussi à revoir les instruments financiers et fiscaux mis en place non seulement pour les différents métiers, mais aussi pour les infrastructures. L'économie des institutions culturelles (musées, bibliothèques, monuments historiques, et sauvegarde du patrimoine), doit être revue en tant que production de la culture, ce qui crée tout un processus en amont (infrastructure, formation) et en aval (distribution et consommation). «La formation est aussi un volet qui doit être développé et adapté aux exigences actuelles du secteur et ce, pour les diverses disciplines», insiste le ministre de la Culture. Athar Housni