Après le gouvernement, l'UMT saisit le CESE. La centrale syndicale dirigée par Miloudi Moukharik vient, en effet, d'adresser un mémorandum au Conseil économique, social et environnemental. Le syndicat n'a pas mâché ses mots en insinuant une tentative d'instrumentalisation de la part du gouvernement. «L'Exécutif cherche à travers la saisie du CESE à utiliser le Conseil pour faire passer sa réforme des retraites», lit-on dans le document dont ALM détient copie. «L'UMT demande aux membres du Conseil économique, social et environnemental ainsi que la commission ad hoc au sein du même Conseil de recommander premièrement au gouvernement de revenir à la table des négociations pour discuter de son projet de réforme des retraites dans le cadre du dialogue social», ajoute la même source. L'UMT qui est représentée au sein du CESE a attiré l'attention du Conseil sur le fait que la réforme des caisses de retraite ne doit pas se limiter à une seule approche comptable. «Il faut prendre en considération l'impact de la réforme sur les générations actuelles et futures ainsi que sur la cohésion, voire la paix sociale dans notre pays», expliquent les responsables de la centrale syndicale. Dans son mémorandum, l'UMT a réitéré sa vision de la réforme du secteur. Le syndicat a, par la même occasion, manifesté de nouveau «son opposition à toute réforme qui se ferait aux dépens de l'intérêt des fonctionnaires». Le document transmis au Conseil a, en outre, critiqué la démarche adoptée par le gouvernement dans ce dossier. «La tentative gouvernementale visant à monopoliser ce dossier va à l'encontre des usages et traditions du dialogue. Cette démarche transgresse aussi les accords passés entre les partenaires sociaux concernant l'examen transmis par les syndicats au chef de gouvernement sur la question et qui détaillent un certain nombre de principes fondamentaux qui ne peuvent en aucun cas être ignorés», rappelle l'UMT. Ce dernier déclare que l'Exécutif avait demandé au syndicat dans une dernière réunion d'accepter le rallongement de l'âge légal de départ en retraite pour atteindre les 62 ans dans une première étape avant de passer progressivement à 65 ans. Le syndicat dit également que le gouvernement veut faire augmenter les cotisations et baisser les pensions de retraite de 20 à 30%. Ainsi, les divergences entre le gouvernement et les syndicats restent les mêmes. Pire encore, la demande de l'avis du CESE par le gouvernement sur le sujet rend les relations encore plus compliquées. Le hic, c'est que le temps presse et le gouvernement va passer à l'action en 2015 avec ou sans un consensus. Il semble que la confrontation ne fait que commencer...