Le Festival National du Film de Tanger s'est achevé avec son lot habituel de très contents, des un peu contents et des pas contents du tout. Parmi eux, figure Abdellah Taia, venu présenter son film «L'armée du salut» adapté d'un de ses romans. Son arrivée à Tanger, bien mise en scène, a suscité la curiosité à la fois des festivaliers et des médias qui se bousculaient pour le photographier ou, pour les privilégiés, pour l'interviewer. La programmation de son film à la toute dernière séance du dernier jour du festival – à sa demande expresse, m'a-t-on précisé - a rajouté à son prestige ridiculement démesuré. J'ai même rencontré une journaliste française qui m'a avoué s'être déplacée spécialement à Tanger pour «couvrir l'évènement», ou comme je lui ai répliqué pour la taquiner, pour «assister à l'exécution». Hélas pour elle, il n'y a eu ni exécution, ni émeute, ni même brouhaha. C'était un non-événement pour un presque non-film. D'ailleurs le jury n'est pas tombé dans le panneau : Taia est reparti bredouille. Eh oui : on ne peut pas réussir à tous les coups. A demain