Nous sommes dans la ville de Timahdite, à trente kilomètres au sud de la ville d'Azrou. Le matin du lundi 27 janvier, l'un des éboueurs balayait pas loin d'une mosquée de la ville. Tout d'un coup, il a observé un sachet en plastique juste à côté de la mosquée. Tout en s'indignant que l'on jette des ordures même près des lieux de culte, il se dépêche pour s'en débarrasser. Mais quelle fut sa surprise quand il examine de près le sachet. Ce dernier renfermait le cadavre d'un nouveau-né. Les éléments de la gendarmerie, mis au courant, ne tarderont pas à se dépêcher sur les lieux pour effectuer le constat d'usage et le cadavre est évacué vers l'hôpital médico-légal. Comme on pouvait s'y attendre, l'autopsie a révélé que la mort du nouveau-né n'était pas naturelle, mais criminelle : le bébé a rendu l'âme suite à une strangulation. Les instructions ont donc été données par le procureur du Roi près le tribunal de première instance d'Azrou pour l'ouverture d'une enquête. Première piste pour les limiers de la gendarmerie royale les prostituées elles-mêmes et plus précisément celles qui ont été dernièrement enceintes. Quelques jours plus tard, ils ont commencé à récolter les fruits de leur enquête. Parmi les prostituées enceintes une seule n'a plus donné signe de vie. Mais elle n'est nulle part. En fait elle n'est plus à Timahdite. Les investigations ont révélé qu'elle a quitté la ville pour se rendre dans la ville d'El Hajeb, située à trente kilomètres au nord d'Azrou. En coordonnant avec les services de la Sûreté d'El Hajeb, les gendarmes ont localisé le lieu où se trouvait la prostituée et l'ont arrêtée. Conduite vers Timahdite et soumise aux interrogatoires, elle a avoué avoir commis un infanticide. En plus d'être prostituée, elle entretenait une relation avec un père de famille. Au fil des mois, elle est tombée enceinte mais son amant s'en lavait les mains l'abandonnant à son sort prétextant qu'il ne pouvait se remarier avec une fille de joie. Enfin, elle a mis au monde son nouveau-né et a tout de suite pensé à se débarrasser de lui. Sa mère qui était au courant de l'histoire ne l'a pas empêchée de commettre ce crime d'infanticide. Au contraire, elle l'a encouragée. Et enfin, elle est passée à l'acte en étouffant le nouveau-né, le mettant dans un sachet en plastique et le jetant à la rue, juste à côté de la mosquée. La prostituée, sa mère et son amant ont été traduits devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Meknès.