Nous sommes au douar Boudi, dans la commune rurale d'Aït Amira, province de Chtouka Aït Baha. Dans un terrain vague, quelques habitants découvrent, vers midi de ce lundi 31 octobre, le cadavre d'un nourrisson. Nous sommes au douar Boudi, dans la commune rurale d'Aït Amira, province de Chtouka Aït Baha. Dans un terrain vague, quelques habitants découvrent, vers midi de ce lundi 31 octobre, le cadavre d'un nourrisson. Avisé, l'agent de l'autorité locale, le mokadem, alerte le chef de la Gendarmerie royale d'Aït Amira. Une brigade se dépêche aussitôt sur le terrain vague. Elle examine le cadavre tout nu d'un bébé de sexe féminin, à peine venu au monde. Le corps ne présente aucune trace de violence. Qui l'a jeté et quand ? En fait, il n'y a pas de témoin oculaire qui aurait remarqué celui ou celle qui l'a abandonné. A bord d'un fourgon mortuaire, le petit cadavre est évacué à la morgue de l'hôpital Hassan II à Agadir. Une enquête minutieuse est diligentée par les limiers de la Gendarmerie royale de la région. La machine des informateurs est mise en branle. Le lendemain, les enquêteurs apprennent qu'une jeune femme, célibataire, était enceinte suite à une relation amoureuse. Qui est-elle ? C'est une jeune femme de trente-deux ans, originaire de Khémisset, travaillant dans les champs agricoles et qui réside au douar Boudi. Les enquêteurs se dépêchent à sa demeure. Ils remarquent que son ventre n'est plus enflé comme ceux des femmes enceintes. Le chef lui pose la question si elle est enceinte? Tout en gardant le silence, elle fond en larmes. Elle est ensuite conduite au poste de la Gendarmerie royale où elle passe aux aveux et raconte qu'elle est tombée amoureuse d'un jeune homme. Au fil des jours, leur relation devient de plus en plus intime, ils partagent dorénavant le même lit jusqu'au jour où elle est tombée enceinte. Depuis, le jeune homme n'a plus donné signe de vie. La victime doit, en conséquence, assumer seule la responsabilité du fruit de leur relation. Neuf mois plus tard, elle met au monde un bébé de sexe féminin. Appréhendant le fait d'être rejetée par tout le monde, elle et sa fille, elle décide de mettre fin à la vie de son nourrisson. À contrecœur, elle l'étouffe de ses deux mains. Tôt le matin, elle se débarrasse du cadavre en le jetant dans un terrain vague. La jeune mère célibataire a été traduite devant la Chambre criminelle près la Cour d'appel d'Agadir où elle est poursuivie pour infanticide. Son amant, lui, court toujours.