Le football national a retrouvé ses lustres grâce à Baddou Zaki. Mais aussi à Mustapha Madih. Si le premier a accompli, avec l'art et la manière, sa mission, le second est à deux pas d'Athènes. Le sélectionneur national, Badou Zaki, a plus que rempli sa mission en atteignant, avec brio, la finale de la CAN 2004 qui s'est déroulée en Tunisie. Résultat inattendu qui a déjoué tous les pronostics. Même constat chez Mustapha Madih, entraîneur de l'équipe nationale olympique et dont le contrat arrive à terme fin mars. Invité à Qatar pour prendre part au «tournoi de l'amitié», il a ramené la coupe et la bagatelle somme de 500 mille dollars. Et là aussi, dit-on, c'était une surprise. Chose que Madih n'a pas aimée. Mais cela n'empêche qu'il ne compte pas s'arrêter à si bon chemin. Il est, aujourd'hui, à deux doigts de la qualification pour les jeux olympiques d'Athènes. Si Zaki est, actuellement, en négociations avec la Fédération royale marocaine de football pour signer un nouveau contrat, avec de nouvelles conditions, bien sûr, Madih, lui, est dans l'expectative. Et pour cause : il doit, d'abord, accomplir sa tâche, à savoir décrocher le billet pour Athènes. «Je n'ai, maintenant, qu'un objectif en tête : c'est la qualification». De tels grands exploits se comptent sur le bout des doigts. Les entraîneurs qui les ont réalisés aussi. Et dépit de tout cela, le cadre national se sent victime d'un traitement de faveur par rapport à un entraîneur venu d'autres cieux. «Pour nous, cadres marocains, il n'y a pas de clause qui stipule, qu'en cas de départ, nous avons droit à des indemnités », a tenu à préciser, avec amertume, Mustapha Madih. Pour Abdellah Ben Hsseïn, président de la commission des statuts et règlements au sein de la fédération, les choses sont claires. «Ce n'est pas vrai. On les traite sur le même pied d'égalité. Il n'y a pas de différence entre un entraîneur étranger et un entraîneur national». En clair, tout contrat a une durée, un objet et une rémunération. Jusqu ‘au là tout va bien. Sauf que pour les étrangers, le bail est limité dans le temps. Autrement dit, il a une durée déterminée, généralement deux ans, en fonction des objectifs fixés par la FRMF. Que les entraîneurs étrangers, qui, aux yeux des dirigeants, sont considérés comme beaucoup plus professionnels que les nôtres, atteignent leurs objectifs ou pas, il est stipulé dans leurs contrats qu'ils ont droit à leurs arriérées en cas de divorce avec la fédération. Le cas de l'ex-entraîneur national, le Portugais Umberto Coelho, en est l'illustration parfaite. «On était obligé de le payer pour honorer nos engagements», a reconnu Ben Hsseïn. Avec les nationaux, le contrat est établi, seulement, en fonction d'un certain nombre d'objectifs. Des contrats qualifiés, si l'on peut dire, de «contrats-objectif». C'est le cas de Zaki et de Madih. Le premier se verra renouveler son contrat jusqu'à 2006 avec de nouvelles conditions. Au sein de la fédération, on parle d'une augmentation de salaire de plus de 20 %. Alors que pour Madih, qui a déjà reçu avec son staff une proposition pour prendre les destinées d'un club des Emirats-arabes unis pour une période de six mois pour un salaire de 5 millions de DH, il faut attendre la fin du parcours de l'équipe nationale olympique pour établir un bilan et partant discuter les termes de son nouveau contrat. En attendant, les rumeurs qui ont circulé sur son départ ont surpris plus d'un.