L'équipe nationale olympique est en train de refléter le sursaut du football marocain et son replacement sur l'échiquier international. En écrasant leurs homologues ougandais, les poulains de Madih confirment le retour par la grande porte du football marocain. Le match de samedi dernier comptant pour de la 4-ème journée des éliminatoires de la zone Afrique (groupe C) des Jeux Olympiques d'Athènes-2004 (13-29 août), au complexe sportif Prince Moulay Abdellah à Rabat a été avant tout une consécration de la renaissance d'un football national terni pendant plusieurs années. Si les Lionceaux se qualifient, ce sera pour la sixième fois après les éditions de 1964, 1976, 1984, 1992 et 2000. Mais au-delà de la quête d'une qualification, c'est le côté encadrement qui rebondit notamment suite à la merveilleuse prestation de l'équipe nationale A lors de la CAN 2004. L'entraîneur de l'équipe nationale olympique Mustapha Madih compte aller jusqu'au bout de sa mission qui ne se limite pas à une participation aux Jeux d'Athènes, mais de figurer sur le podium des grands. Sur le terrain, les éléments de l'équipe nationale olympique ont prouvé qu'ils étaient à la hauteur de la confiance de leur entraîneur. Ils ont dominé toute la partie, notamment les combats en milieu de terrain. Les Lionceaux ont conservé le même rythme en continuant leur domination sur les péripéties du jeu. La formation olympique marocaine occupe ainsi la tête de classement du groupe C, avec un total de huit points (2 victoires et 2 nuls). Lors de ses trois dernières journées, le Maroc s'était largement imposé à domicile face à l'Ethiopie (4-0) en octobre dernier, avant de ramener deux points précieux, respectivement devant l'Angola (0-0), le 21 décembre dernier à Luanda, et de l'Ouganda (1-1), le 3 janvier à Kampala. Les Lionceaux qui avaient remporté avec brio la 3-ème édition du tournoi international d'Amitié de Qatar, en disposant en finale de la Corée du Sud par 3 buts à 1, ne sont qu'à deux matches de la qualification pour les JO d'Athènes. Ils affronteront ainsi l'Angola, le 14 mars prochain, avant de jouer leur dernière rencontre contre l'Ethiopie, le 27 du même mois. Si le mérite revient aux joueurs qui ont fait preuve de maturité et d'une certaine conception du sens de la responsabilité, il n'en demeure pas moins que derrière la performance se trouve le maestro Mustapha Madih. Celui-là même que les téléspectateurs marocains ont vu en train de pleurer, à l'écoute de l'hymne national avant le début du match contre l'équipe olympique de l'Ouganda. Un peu la même image de Baddou Zaki en Tunisie à chaque fois que le drapeau national est hissé. C'est certainement ce sentiment d'obligation et de dévouement qui s'est répercuté sur l'ensemble des joueurs les poussant à suer davantage face à des rivaux de grand acabit. Maintenant il reste à savoir si le cadre national sera apprécié à sa juste valeur. Car, faut-il le rappeler, il existe d'autres cadres de la même trempe que ceux des seniors et de l'équipe olympique. L'équipe marocaine juniors, évolue sous la houlette d'un autre cadre national en la personne de l'ex-meneur de jeu du Raja des années 80 Fathi Jamal. Mais est-ce que les dirigeants locaux sont du même avis que l'opinion publique en ce qui concerne l'appréciation du cadre national à sa juste valeur ? Apparemment non. Rares sont en effet les dirigeants ou les responsables qui prennent en considération les capacités des entraîneurs marocains. Au mieux, on sollicite leur service mais à titre gratuit !! Certains présidents de clubs nationaux ont effectivement contacté des entraîneurs marocains pour prendre en charge leurs équipes en leur demandant de le faire « bénévolement » ou presque, parce que le club en question souffre soi-disant de l'éternelle maladie de manque de moyens. Ce qui n'est pas le cas quand il s'agit de s'octroyer les services d'un homologue étranger même de bas de gamme. Le préjudice moral porté à la dignité du cadre marocain dans ce cas est flagrant, surtout s'il est diplômé et formé dans les meilleures écoles d'entraîneurs en Europe. La difficulté chez nous n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d'échapper aux idées anciennes.