L'Observatoire marocain des violences faites aux femmes, «Oyoune Nissaiya», a dévoilé mardi à Casablanca les résultats de son cinquième rapport national. Selon le rapport, 44.642 actes de violence, tous types confondus (physique, juridique, sexuel, économique et psychique), ont été perpétrés sur 5.542 femmes ayant visité les centres d'écoute en 2012. Autrement dit, chaque femme a subi 8 actes de violence. En tenant compte des différentes formes de violence, on constate que la violence psychologique est la forme la plus répandue avec un taux de prévalence de 47%, soit 21.380 cas. La violence physique arrive en seconde position avec 12.304 cas (27,5%) suivie de la violence économique avec 6.369 cas (14,27%). La violence sexuelle arrive en dernière position avec 1.370 cas (3%). Le rapport ne manque pas de souligner que six femmes victimes de violence sont mortes. Outre les blessures physiques (fractures, brûlures, ecchymoses…), les effets psychologiques des comportements violents peuvent être très importants : 49% des femmes qui ont été violentées disent avoir ressenti une forme ou une autre d'effets psychologiques néfastes comme la colère, la peur, le manque de confiance en soi, la dépression, l'anxiété. La plupart ont reconnu que ces violences ont eu un impact sur leur santé et leur stabilité morale et sociale sans omettre les conséquences de ces violences sur le bien-être des enfants. La violence à l'égard des femmes est un phénomène très répandu dans notre société. Selon les chiffres officiels, six millions de femmes sont maltraitées, soit une femme sur trois est touchée dans son intégrité physique et psychologique. Un projet de loi devant permettre de sanctionner sévèrement les auteurs de violence a été vivement contesté par les associations. Leur mise à l'écart dans l'élaboration de ce projet, la confusion et l'absence de cohérence de l'approche adoptée ont figuré parmi les principaux points critiqués. Les associations avaient alors réclamé le report de l'adoption du projet ainsi que sa révision. Le gouvernement a été contraint de revoir sa copie. Rappelons qu‘après le suicide de la jeune Amina Filali, la Fédération de la Ligue démocratique des droits des femmes (FLDDF) avait adressé une lettre au chef de gouvernement Abdelilah Benkirane l'appelant à prendre d'urgence toutes les mesures administratives, judiciaires et politiques nécessaires pour éviter que de tels crimes ne se reproduisent et à élaborer une loi-cadre de lutte contre la violence à l'égard des femmes.