Après la disparition de Hajja Hamounia et Fatna Bent Lhoussine, la scène musicale a perdu, dimanche dernier, Abdellah El Bidaoui, l'une des voix les plus puissantes et les plus mélodieuses de la chanson populaire. Cette figure de l'art d'Al Aïta s'est imposée, en effet, comme l'un des meilleurs interprètes de la Marsaouia ou Statia, au même titre que les grands noms de ce genre musical. Le talent de cet homme passionné s'est révélé très tôt, lorsque celui-ci rejoint la troupe de Bouchaib Al Bidaoui, l'un des ténors de la chanson populaire et auteur de la pièce de théâtre «El aïta aalik». C'est avec cette troupe que Abdellah El Bidaoui participe à de nombreux événements et pièces de théâtre. Plus tard, il décide de rejoindre «Marechal Kibou», un autre groupe spécialiste de l'art d'Al Aïta. Grâce à cette formation, il entame une tournée nationale dans plusieurs villes du Royaume, laquelle contribue grandement à asseoir sa renommée. Après avoir côtoyé plusieurs grands noms d'Al Aïta, il décide de créer son propre groupe et se distingue dans l'interprétation des grands classiques du répertoire de la Aïta Marsaouia, à l'instar de «Al Hadaouiat», «Rkoub Al Khayl» et la célébrissime «Kharboucha menana». «Peu de chanteurs populaires peuvent égaler le talent et la manière de respecter le corpus d'Al Aïta dans sa dimension poétique et sur le plan de la mélodie et de la percussion», explique à la MAP Hassan Najemi, poète et ancien président de l'Union des écrivains marocains. Habitué du petit écran, Abdellah El Bidaoui, qui avait participé à de nombreuses émissions de variétés, a su passer le flambeau en inspirant de nombreux groupes actuels. Son répertoire, si riche en chansons populaires, telles que «Idirha Lkass A Abbass», «Hab Arrouman» ou encore «Khalini Khalini Nsaraf Maktoubi», restera gravé à jamais dans la mémoire collective.