Le ministre de la santé s'attire à nouveau les foudres des syndicats en proposant son directeur de cabinet, Said Fekkak, au poste de président de la Fondation Hassan II pour la promotion des œuvres sociales au profit du secteur public de la santé. Les quatre syndicats les plus représentatifs du secteur, à savoir l'UNTM, la CDT, la FDT et l'UGTM, demandent au chef de gouvernement de rejeter ladite proposition au cas où elle lui serait soumise. Pour les syndicats, la Fondation pour laquelle ils ont milité durant tant d'années est la ligne rouge à ne pas franchir. Dans un communiqué conjoint, les quatre syndicats tiennent à souligner que le ministre de la santé, Lhoussaine Louardi, avait lancé deux appels à candidature pour le poste convoité. Pour eux, le ministre a fait en sorte d'écarter plusieurs noms à travers la commission de sélection. Celle-ci a rejeté plusieurs candidatures en avançant le critère de l'âge. Ce qui a laissé la porte grande ouverte au ministre de la santé pour proposer son chef de cabinet au poste de président de la Fondation. Tout en soulignant qu'ils n'ont aucun grief contre la personne du chef de cabinet, les syndicats s'interrogent sur les critères qui ont été retenus par le ministre pour proposer cette nomination. Ces derniers n'écartent pas le motif d'appartenance politique. Contacté par ALM, une source bien informée au ministère de la santé affirme qu'«il ne s'agit pas d'une nomination partisane. Le choix s'est fait sans tenir compte de l'appartenance politique. Le ministre ne cherche pas à installer ses proches à des postes clés. Bien au contraire. M. Louardi a déjà procédé à la nomination de 15 personnes à des postes importants dans le secteur de la santé sans qu'aucune d'entre elles n'appartienne au PPS». Et d'ajouter: «La proposition de cette nomination intervient conformément à la loi organique relative à la nomination aux fonctions supérieures de l'Etat et le décret portant sur la procédure de nomination aux emplois supérieurs relevant des compétences du Conseil de gouvernement. Si les syndicats sont mécontents et rejettent cette proposition, ils peuvent recourir à la justice», martèle notre source. Dans cette affaire, les syndicats ne comptent pas baisser les bras et entendent mener leur combat jusqu'au bout pour faire entendre leurs voix. Rappelons que la Fondation Hassan II pour la promotion des œuvres sociales au profit du personnel du secteur public de la santé a été créée en 2009 en vertu d'un accord signé entre le gouvernement Abbas El Fassi et quatre centrales syndicales. Cet établissement vise à permettre à tous les fonctionnaires du secteur de la santé d'accéder aux prestations sociales de base, notamment l'acquisition de logement, la couverture médicale supplémentaire et le transport. Les prestations de la fondation bénéficient à tous les fonctionnaires et retraités du ministère de la santé, aux employés des établissements publics soumis à sa tutelle, ainsi qu'à leurs épouses et enfants.