Cela fait des mois et des mois que le chef de gouvernement ne cesse de parler de crocodiles et autres Djinn qui voudraient du mal à lui et à son équipe. L'utilisation de ces messages codés et des tournures rhétoriques par M. Benkirane intriguait l'opinion publique. Dans les administrations comme dans les entreprises, dans les transports en commun et sur les terrasses de cafés, les gens se creusaient les méninges dans l'espoir de comprendre le discours de leur chef de gouvernement. Seulement voilà, le numéro un de l'Exécutif vient d'affirmer solennellement au Parlement que ni lui, ni personne d'autre d'ailleurs, n'est capable de divulguer la véritable identité de ces créatures. Alors de deux choses l'une. Soit celles-ci n'existent pas et qu'elles ont été inventées pour camoufler une difficulté à gérer les affaires publiques... ce qui est grave. Soit elles existent réellement, mais font peur au chef de gouvernement, ce qui est encore plus grave. Car M. Benkirane dit en quelque sorte que l'institution du chef de gouvernement, disposant d'une légitimité électorale, et donc populaire, est incapable de dénoncer des «crocodiles». Confiance dans les institutions élues, dites-vous ? «Simply no comment».