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Gouvernement : à quoi joue l'Istiqlal ?
Publié dans Le Soir Echos le 13 - 05 - 2013

On s'y attendait ! Mais on ne pouvait imaginer que ce serait si vite et que la décision serait prise avec cette brutalité inattendue ! On savait que Hamid Chabat, aussitôt élu à la tête de l'Istiqlal n'allait pas rester les bras croisés, juché sur une tour d'ivoire ni se contenter de blasphèmes incantatoires!…Aussi bien les dirigeants du PJD, principaux concernés, que les autres partis politiques de la coalition et de l'opposition, comme aussi l'opinion publique en général, ne peuvent être totalement surpris de la tournure que les événements politiques viennent de prendre. Car les esprits étaient si tendus et la crise politique si perceptible que ce qui vient de se produire paraît , naturellement, s'inscrire dans la logique d'un processus dont l'une des caractéristiques essentielles reste l'opacité ! Le parti de l'Istiqlal a-t-il violé la règle du jeu ? Cette règle tacite qui s'est instaurée un certain janvier 2012 lorsque Abdelilah Benkirane a formé son gouvernement de coalition ? Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS a simplement déclaré « qu'on ne quitte le gouvernement, comme on quitte une boutique »! N'est-ce pas ce qui en dit long sur la panne du modèle politique sous lequel nous vivons depuis 16 mois maintenant. Sans doute, devrait-on affirmer que le parti historique, crée autrefois par Allal El Fassi, dirigé jusqu'à il y a quelques mois par Abbas El Fassi, n'est désormais plus le même. Il accomplit sa gigantesque mue à la grande stupéfaction de beaucoup , il devient aujourd'hui le parti par qui le scandale arrive. Il n'en continue pas moins d'étonner, se transforme en chef de file , fait l'opposition dans son propre camp et , l'ardeur guerrière aidant et affichée d'emblée d'un Chabat, accorde ses actes à ses paroles !…D'une subtile déclaration à une sévère mise en garde, Hamid Chabat n'a cessé depuis son élection à la tête du parti, d'alerter et de faire régulièrement pièce au chef du gouvernement...Il s'est érigé en statue du procureur de sa politique économique et sociale, il n'a manqué aucune occasion pour l'épingler et même le « coiffer au poteau » ! Mélangeant la gouaille et la critique directe, la politesse assassine et le franc-parler, il est devenu – le style populiste aidant – le principal pourfendeur de la politique gouvernementale...Or, derrière la rhétorique, les critiques fielleuses et en même temps un ahurissant fair-play, derrière ce style manichéen, que se cachait-il, que dissimulait-il en fin de compte ce nouveau secrétaire général du parti de l'Istiqlal, venu des fins fonds de Taounate, porteur d'une vérité nouvelle , messager iconoclaste qui a vite fait de se hisser face à Abdelilah Benkirane ? Hamid Chabat , en sa propre coalition, est devenue l'incendiaire, l'accablant contempteur de cette même coalition ! En se retirant du gouvernement, il le met au pied du mur... Non sans mesurer que sa décision, mûrie, peaufinée même, fruit d'une concertation à coup sûr, porte à conséquences. Il provoque la première crise grave au sein du gouvernement ! Mais, rassurons-nous , il n'en reste pas là, car crise ou pas crise immédiate, il n'en a cure...Il y a pire, autrement dit l'hypothèse n'est pas seulement la crise institutionnelle, mais le changement à court et moyen terme. Le changement de gouvernement, des hommes et des forces qui le composent. On peut parler maintenant de chute de gouvernement par cause d'un manque de cohésion effarant, et c'est Chabat qui en sonne le glas. Le chef du gouvernement, tout à son impulsion tantôt coléreuse, tantôt enjoueuse, a intimé l'ordre aux ministres du PJD de s'en tenir à la règle du silence et de ne rien commenter, en attendant que le Roi Mohammed VI, en déplacement de travail à Paris, regagne le Royaume. L'article 42 de la Constitution, qui a prévu ce genre
de crise institutionnelle, est invoqué à juste titre. Il dispose que « le Roi, Chef de l'Etat, son Représentant suprême, Symbole de l'unité de la Nation, Garant de la pérennité et de la continuité de l'Etat et Arbitre suprême entre ses institutions, veille au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, à la protection du choix démocratique et des droits et libertés des citoyennes et des citoyens, et des collectivités, et au respect des engagements internationaux du Royaume ». Le Roi est l'arbitre suprême entre les institutions et veille au respect de la Constitution...Incontournable disposition. Le chef du gouvernement est habile et s'interdit donc d'anticiper dans un débat qui, comme certains de ses proches le pensent, lui semble biaisé, voire manipulé. Donc, voudrait-il dissoudre le gouvernement, proclamer de nouvelles élections ? Il ne le pourrait, au regard d'une conjoncture d'autant plus complexe que Chabat lui a donné le coup de grâce. Il ne le pourrait par prudence et une tempérance ...Les ministres du parti de l'Istiqlal seraient-ils sommés de quitter le gouvernement, sur injonction de leur chef ? Ils ne le pourraient non plus, parce que cette même conjoncture, marquée au sceau de la crise multiforme et aggravée, impose un minimum de retenue et en appelle à la responsabilité...D'ailleurs, le chef de l'Etat n'a-t-il pas recommandé lors d'une conversation téléphonique au bouillant Chabat de tempérer ses ardeurs, en attendant ? La règle est que lorsqu'un ministre quitte le gouvernement, il ne le peut que lorsqu'il existe son remplaçant, dûment nommé, la fonction ne souffrant aucune vacuité. Ce qui se passerait dans les prochains jours, à la lumière de la crise institutionnelle provoquée par la
décision de Chabat de soustraire son parti de la coalition, nul le sait, ni le prédit ! Les hypothèses vont bon train, et une certaine unanimité est exprimée pour dire, un certain fiel aidant, enfin il se passe quelque chose dans ce gouvernement qui commence à bien faire, à ronronner et tourner sur lui-même ! Enfin, la politique va être réhabilitée et reprendre ses droits, enfin d'autres hommes et femmes de
vraient pouvoir venir aux affaires et nous sortir de la
morosité dans laquelle, y compris les plus optimistes, beaucoup ont commencé à plonger... Si le parti de l'Istiqlal confirme et maintient sa décision de retrait, si la crise gouvernementale s'amplifie, il y a deux risques : celui de la paralysie et de l'instabilité ; celui ensuite de l'inconnue ! Le PJD a gagné les élections, il ne les a pas volées...Cela veut dire qu'il doit assurer sa législature jusqu'aux prochaines élections et, dans la foulée, à se reconstituer autour d'une autre coalition et d'autres alliances ! Donc à changer de chef de gouvernement et de ministres aux postes occupés jusqu'ici...En l'état actuel des choses, et parce que Benkirane ne pourrait continuer à assumer son impopularité manifeste, on ne voit pas le profil de son remplaçant... A moins que, vertu de sagesse oblige, El Othmani, actuel ministre des Affaires étrangères, homme d'un calme olympien, moins bavard, n'incarne cette quête ! Qui des partis politiques accepterait-il de se substituer à l'Istiqlal ? Le PAM ? C'est exclu, le RNI ? S'il y obtient les garanties et les ...postes requis ? L'UC ? Il est affaibli...Que reste-il alors? Une autre hypothèse est que le même Istiqlal, requinqué par sa sortie spectaculaire, renégocie son retour et fasse entériner ses desiderata qui, officiellement, représentent à ses yeux les raisons de sa colère et de la discorde : la politique économique qui constitue le Talon d'Achille du PJD et les Istiqlaliens entendent gérer et diriger ! Ne vit-on pas des heures difficiles, mais n'assistons-t-on pas en revanche à un sursaut politique ?


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