Au moment où la crise bat son plein dans la majorité gouvernementale, le PAM affiche une position claire. Il refuse de s'immiscer dans cette situation, voire de faire partie de la composante gouvernementale actuelle. Nonobstant, le parti n'est pas hermétique quant aux concertations avec le parti principal de la majorité. Cette attitude du PAM a été clairement exprimée par Abdelhakim Benchammas, président du groupe parlementaire du PAM à la Chambre des conseillers, lors de sa participation au forum de la MAP tenu mardi soir à Rabat. «Les concertations avec le PJD seront les bienvenues. Mais celui qui cherche à intégrer le PAM au gouvernement actuel se trompe de destinataire!», tranche le porte-parole du PAM qui a saisi l'occasion de sa participation au forum de la MAP pour appeler au changement de la dénomination de cette agence par celle du «Grand Maghreb» pour être conforme à l'esprit de la Constitution. Une loi fondamentale qui est, selon M. Benchammas, porteuse d'espoir et de changement sauf que cette lueur a tendance à disparaître causant ainsi une déception chez les citoyens vu, toujours selon M. Benchammas, le rendement faible du gouvernement Benkirane après environ un an et demi au pouvoir. Une période marquée, selon le porte-parole du PAM, par plusieurs difficultés. Entre autres, le taux d'endettement dépassant 60% du PIB. Un pourcentage qui, conformément à ses dires, est susceptible d'augmenter, chose qui pourrait réduire la marge de manœuvre du prochain gouvernement. Pire encore, le déficit budgétaire se creusera davantage pour atteindre 8% en fin d'année par rapport à 7% en 2012. De surcroît, M. Benchammas n'a pas manqué l'occasion pour dénoncer ce qu'il a décrit comme le décalage entre la réalité sociale et l'action gouvernementale et critiquer la démarche du gouvernement consistant à mélanger les choses, recourir à des sorties médiatiques folkloriques et imputer l'échec des réformes à l'opposition. «En agissant ainsi, le gouvernement donne l'impression de constituer un trou noir dans la conjoncture actuelle», martèle-t-il. A propos du contexte de crise qui sévit dans le paysage politique, le dirigeant du PAM propose deux choix au chef de gouvernement. Soit il replâtre la majorité, soit il organise des élections anticipées qui exigent beaucoup de réflexion. «Le PAM y a des chances et compte sur les expériences qu'il a accumulées pendant des années», a-t-il indiqué en avançant que les derniers faits ayant trait à la démission des ministres de l'Istiqlal du gouvernement ont de quoi préoccuper, tout au long du mois sacré, les Marocains qui ont ras-le-bol de cette situation. S'agissant des rapports entre le PAM et l'USFP, M. Benchammas estime que «son parti a plusieurs points de convergence avec le parti de la rose. D'ailleurs, il y a une certaine coordination au niveau de notre performance concernant le contrôle de l'action gouvernementale». Par contre, il a nié toute coordination institutionnelle entre le PAM, le PI et l'USFP. Quant au RNI, s'il fait partie du gouvernement, le PAM mènera, selon son porte-parole, son action normalement en tant que parti d'opposition qui a comme l'un des fondements de son existence la lutte contre la balkanisation politique qui, selon M. Benchammas, perturbe le processus démocratique. D'où l'intérêt, à ses yeux, de réformer le mode de scrutin.