Le Parti de l'authenticité et de la modernité (PAM) est ouvert à toute concertation avec le gouvernement, mais refuse d'entamer des consultations visant son entrée dans l'Exécutif, a déclaré Abdelhakim Benchammas, président du groupe parlementaire du PAM à la chambre des Conseillers. « Nous restons tout de même ouverts à toute concertation avec le gouvernement dans l'objectif de trouver une issue aux difficultés qui planent sur l'économie nationale », a précisé M. Benchammas qui était, mardi soir, l'invité du Forum de la MAP sous le thème « Analyse de la conjoncture politique: Rôle et place du PAM ». Le membre du bureau politique du PAM a, en revanche, affirmé que son parti n'a pas l'intention d'entamer des négociations avec le parti de la Justice et du développement (PJD) pour rejoindre le gouvernement suite au retrait du Parti de l'Istiqlal (PI) de la coalition gouvernementale. Cette position, a-t-il dit, se justifie par le fait que l'actuel exécutif « porte un projet de société avec lequel nous sommes fondamentalement en désaccord ». Toutefois, a-t-il tenu à souligner, « cette divergence de vues ne touche en rien l'intérêt public ». S'arrêtant sur la crise politique suite à la démission de ministres du PI du gouvernement, M. Benchammas a estimé qu' »elle a été le fruit de la mauvaise gestion du Chef du gouvernement de la chose publique et de ses relations avec ses partenaires au sein du gouvernement ». Il a, dans ce sens, reproché au chef de l'exécutif de « se comporter comme un chef de parti politique, et non pas en tant que chef du gouvernement de tous les Marocains ». Il a, en outre, critiqué l'action du gouvernement, qui, a-t-il estimé, s'est soldée après 18 mois au pouvoir, notamment par l'aggravation du taux d'endettement passé à 60 pc du PIB et l'accroissement du déficit budgétaire, qui risque d'atteindre 8 pc à la fin de 2013. Pour lui, « le gel de la constitution » et de la mise en uvre de ses dispositions, une absence de projets concrets de développement, outre une approche dépassée de la réalité du pays, sont les principales caractéristiques de la conjoncture politique nationale actuelle. Il a, à cet égard, reproché au gouvernement de « fuir ses responsabilités en accusant l'opposition d'entraver son action et de freiner la dynamique enclenchée avec l'adoption de la loi fondamentale ». Interrogé sur les liens du parti de l'Authenticité et de la modernité avec l'Union socialiste des forces populaires (USFP), M. Benchammas a souligné que plusieurs points communs existent entre les deux formations, qui coordonnent plusieurs de leurs positions au sein du Parlement, réfutant, toutefois, l'existence d'une quelconque consultation « institutionnelle » entre le PAM et l'USFP ou encore le PI. « Il n'y a encore aucune concertation +institutionnelle+ avec l'USFP ou le PI, et il serait, dans l'immédiat, prématuré de parler de coalitions », a-t-il dit. M. Benchammas a, par ailleurs, indiqué que le PAM est prêt à participer à des élections anticipées, soulignant que quels que soient les résultats de telles échéances, « le Maroc demeure un pays immunisé de par ses institutions, son expérience politique et sa constitution ». L'invité du Forum de la MAP a souligné, dans ce sens, l'impératif de réformer le mode de scrutin afin de combattre « la balkanisation politique », notant que « si la pluralité a joué pleinement son rôle dans la stabilité du Maroc depuis l'indépendance, +la balkanisation+ constitue l'une des entraves au processus démocratique ». MAP