L'installation par SM le Roi Mohammed VI de la Commission consultative de la régionalisation est un "événement historique exceptionnel et stratégique" et, de toute évidence, un "fait marquant de l'histoire contemporaine du Maroc", a affirmé mardi soir le Secrétaire général-adjoint du parti Authenticité et Modernité (PAM), M. Hakim Benchamass. Cet évènement est d'autant plus significatif qu'il coïncide avec l'avènement de la nouvelle décennie de règne de SM le Roi Mohammed VI, après une première jalonnée par de vastes chantiers et une dynamique de réformes tous azimuts, comme il intervient à la veille du quatrième anniversaire de la présentation du rapport de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) et du rapport du cinquantenaire, a ajouté M. Benchamass, qui était l'invité de l'émission "Hiwar" de la chaîne de télévision "Al Oula". +REGIONALISATION ELARGIE : LE MAROC S'ENGAGE DANS UNE NOUVELLE ERE DES RAPPORTS ETAT-REGIONS+ M. Benchamass a mis l'accent sur la pertinence des choix opérés par le Maroc pour "la généralisation et la consécration de l'option démocratique" ouverte sur les horizons du modernisme, soulignant que cette orientation, fruit du "génie historique", dénote que le Maroc est entré, à travers la régionalisation élargie, dans une nouvelle phase où il aura à reformuler et restructurer les rapports entre l'Etat central et les régions. Il s'agit d'une phase qui doit clore toute une ère et en ouvrir une autre, prometteuse, dans l'histoire contemporaine du Maroc, a-t-il estimé. Cette initiative a eu pour effet de consacrer la conviction que l'ère de la gestion centralisée est révolue et que les régions regorgent d'énergies, de compétences et de capacités de proposition de solutions pour le développement, a-t-il souligné. +REGIONALISATION ELARGIE : PILIER DE LA DEMOCRATIE VERITABLE+ Du point de vue du PAM, la régionalisation élargie est un des piliers de la démocratie véritable qui procède d'une démarche d'implication du citoyen dans le processus de décision en matière de gestion de la chose locale, incarne la politique de proximité et traduit dans les faits l'équation développement et démocratie, a-t-il ajouté. M. Benchamass a rappelé que la régionalisation se retrouve, pour le PAM, dans sa propre structure en ce sens que le parti accorde de larges prérogatives à ses bureaux régionaux dans la gestion de leurs affaires locales. Les sections régionales du PAM se gèrent de façon quasi-autonome par rapport au centre, a-t-il fait remarquer. Il a, par ailleurs, appelé à la conception d'un modèle marocain de régionalisation élargie inspiré des fondements et spécificités nationales aux racines profondément ancrées dans l'histoire et, en même temps, ouverts aux enseignements et expériences d'autres nations. Le PAM s'emploie actuellement à approfondir sa réflexion quant aux attributions des conseils régionaux, au découpage régional, aux ressources financières et aux formules de solidarité inter-régionale, comme il planche, dans la perspective de son 2e congrès national, sur sa restructuration aux niveaux régional, provincial et local, a indiqué M. Benchamass. Interrogé sur le remaniement ministériel, le responsable du PAM a déclaré qu'il est encore "trop tôt de saisir toute sa dimension", précisant toutefois que cela n'aura pas d'effet pour son parti, sachant que ce dernier est engagé dans une "opposition constructive". +LE PAM TEND LA MAIN AUX FORCES DU PROGRES ET DU MODERNISME+ La place qu'occupe le PAM dans le paysage politique est le fruit d'un travail aussi laborieux qu'ardu, fondé sur une communication intense avec les citoyens, une nouvelle pensée politique, un discours franc et un esprit ouvert sur le public, a-t-il précisé. Pour ce qui est des rapports actuels avec l'USFP, M. Benchamass a souligné que les malentendus sont dépassés : "nous avons tourné la page de l'ère des malentendus", a-t-il affirmé, ajoutant que le "PAM tend la main aux forces du progrès et du modernisme et à toutes les forces vives animées de la volonté d'enrichir et d'appuyer le projet national". M. Benchamass a, par ailleurs, précisé que son parti n'a rien à voir avec les divergences au sein du Rassemblement national des indépendants (RNI), estimant que cette formation politique est en mesure de gérer son conflit interne de façon démocratique. Le PAM, a-t-il ajouté, préfère porter son regard sur "les aspects positifs de cette interaction politique que connait ce parti et bien d'autres et qui dénote d'une dynamique de changement pouvant être prometteuse pour l'action partisane au Maroc et pour l'avenir du paysage politique dans son ensemble". M. Benchamass a, d'autre part, estimé que le paysage médiatique et politique ne sont pas en phase avec les chantiers et la dynamique de réformes que connait le Maroc. +L'ALGERIE CRAINT DE VOIR EVOLUER LA DYNAMIQUE DEMOCRATIQUE AU MAROC+ Evoquant l'intransigeance dont l'Algérie fait montre dans sa position relative au maintien de la fermeture de ses frontières avec le Maroc, le secrétaire général adjoint du PAM a souligné qu'Alger est mue par la crainte de voir évoluer la dynamique démocratique que connait le Royaume. Il s'agit d'une décision que l'histoire retiendra pour la simple raison qu'"on ne doit plus aujourd'hui parler de frontières fermées dans un monde devenu un petit village", a-t-il estimé. La main du Maroc reste tendue à ce pays frère, a ajouté M. Benchamass, formant le voeu de voir le peuple algérien "vaincre les entraves auxquelles il fait face".