«Tout doucement, sans faire de bruit», en voilà un petit bijou littéraire signé Nadia Messari Sbaï. Plus on avance dans la lecture, assimiler l'idée qu'il s'agit d'un premier essai de l'auteure demeure difficile. D'une finesse et d'une légèreté irréprochables, cette dame native d'El Jadida, mère de deux enfants et grand-mère de cinq petits-enfants, s'est prêtée à l'exercice de l'écriture et il faut dire que le résultat est tout sauf un échec. «Tout doucement, sans faire de bruit» (ed. Persée, ndlr.), commence et continue -à nos jours- telle une histoire d'amour à l'eau de rose. Ce récit raconte l'histoire d'une jeune femme, Nadia, qui a pris le risque de tout abandonner pour s'offrir la vie qu'elle voulait, c'est-à-dire une vie auprès de Larbi, l'homme qu'elle a rencontré dans un simple trajet en autocar et dont l'âme n'a plus quitté depuis. Ce couple a mené plusieurs combats avant de se voir construire une vie paisible et une petite famille qui a donné une autre dimension à son amour. L'amour inconditionnel liant ces deux personnages est palpable sur chaque phrase bien tissée par l'auteure et à travers ce personnage, Nadia, qui a vu Larbi s'introduire doucement dans sa vie avant que cette dernière ne le lui arrache, doucement, sans faire de bruit. Tantôt euphorique tantôt douloureux, cet essai en dit gros sur la vie. Dans un récit poignant, d'une émotion et d'une simplicité qui vous arrachent à la vie, Nadia Messari Sbaï dévoile un monde, une peine et une joie de vivre que l'on ne peut que s'approprier. «Je devais être forte pour nous deux, je devais être digne pour nous deux, mais la vulnérabilité commençait à s'installer en moi. Je me sentais si petite». Ces mots résument l'état d'âme d'une femme ayant bataillé dur pour maintenir l'être qui lui est le plus cher à ses côtés. Seulement, quand l'ogre auquel on fait face est une maladie qui jongle avec votre vie entre espoir et désespoir, qui vous pousse à crier trop vite victoire avant de vous darder du plus haut du sommet de vos attentes, ce combat devient une vraie leçon de vie. Ce mal qui s'est niché dans l'être de ces deux amants est ce même mal qui ne cesse de s'emparer de la vie de plusieurs : le cancer. Dans ce premier essai, Nadia Messari Sbaï a excellé. Intrigante et d'une maîtrise déconcertante de la simplicité du verbe, cette dame qui exerce le métier d'assistante de direction depuis plus de 36 ans nous livre un appât laissant le lecteur sur la soif de la lire davantage. Actuellement, une seconde œuvre signée Nadia Messari Sbaï est en phase finale d'édition. Patience serait donc le maître mot.