L'affaire du député UC Hassan Arif, accusé de viol par Malika Semlali, une fonctionnaire du ministère des habous, suscite un torrent d'émotion et d'indignation chez la société civile, après l'acquittement, jeudi dernier, du parlementaire et l'arrestation le lendemain de la plaignante pour outrage à magistrat. Du côté du parti, c'est la confusion, certains crient à l'acharnement contre le politique. Ainsi sur Internet, des pages Facebook ont été créées appelant à la démission du parlementaire. Aussi la société civile a pris à bras-le-corps l'affaire et crie au scandale. «On dénonce l'abus de pouvoir qui a entaché cette affaire. On s'attendait à ce que justice soit faite, on se retrouve surpris de l'emprisonnement de la victime pour outrage à magistrat...», a déclaré à ALM Najia Labrin, membre de l'AMDH, soulignant que toutes les preuves scientifiques sont contre l'accusé. En effet, selon l'avocat de la plaignante, des tests ADN prouvent qu'un enfant est né du rapport sexuel entre l'accusé et la plaignante. Un relevé d'opérateur téléphonique atteste également de l'existence de près de 300 coups de fil du député vers la jeune femme. Pour l'avocat, le verdict de la Cour d'appel reste «injustifié et semble passer à côté des faits». «C'est une véritable première étant donné qu'il ne prend aucunement en considération des preuves scientifiques tangibles et indéniables», a-t-il souligné, précisant que l'affaire sera reconduite à la Cour de cassation pour examiner la conformité de la procédure judicaire. Pour ce qui est de l'arrestation de la plaignante, l'avocat déclare que sa cliente attendait hier la décision du procureur du Roi et qu'elle n'est pas coupable d'outrage à magistrat dans la mesure où elle a contesté le verdict en dehors de la Cour de justice. «Ma cliente a mal réagi sous l'effet du choc et sous l'emprise d'un état psychique instable qui allait la conduire au suicide», a-t-il expliqué à ALM, ajoutant qu'elle a aussi été provoquée par l'accusé qui l'a harcelée le soir même au téléphone. Pour sa part, Mohamed Abied, secrétaire général de l'UC, estime que le parti ne peut retirer son adhésion au député Hassan Arif puisque la justice s'est exprimée dans cette affaire en acquittant ce dernier. «L'UC est intransigeant quand les faits de culpabilité sont avérés», a souligné M. Abied, donnant l'exemple du gel de l'adhésion de Mohamed Lahsaini, député de Sidi Yahya, arrêté en flagrant délit dans une affaire de corruption. Mais pour M. Abied, cette affaire serait passée inaperçue si la personne impliquée n'était pas un politique, elle est également truffée de tentatives d'amplifications médiatiques et d'instrumentalisation politicienne.