Les huit principaux syndicats de France se mobilisent une nouvelle fois, ce mardi, contre le projet de réforme des retraites du président Emmanuel Macron, pour une journée de grèves et de manifestations partout dans le pays. Cette nouvelle journée de mobilisation intervient après celle du 19 janvier qui a vu la participation d'entre un million et deux millions de manifestants dans toute la France. Si les cortèges des manifestants ont débuté dans la matinée leurs défilés dans plusieurs villes françaises, celui de la capitale Paris, très scruté par les observateurs, est prévu à partir de 14 heures, avec jusqu'à 400.000 manifestants attendus dans les rues. Les syndicats battent ainsi le pavé pour signifier leur opposition catégorique à ce projet de réforme, qui prévoit notamment le report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite et la suppression des 42 régimes spéciaux. Le projet, adopté la semaine dernière en Conseil des ministres, est débattu depuis lundi à la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, première étape d'un complexe parcours parlementaire à l'Assemblée et au Sénat, avec quelque 7.000 amendements déjà déposés par les oppositions, dont près de 6.000 par la Nupes, selon les médias, alors que le rejet populaire du texte ne cesse d'augmenter, à en croire les derniers sondages. Le texte, qui doit débarquer à l'Assemblée nationale à compter du 6 février, est contesté par tous les partis, à l'exception de la droite et la majorité présidentielle. A l'appel de l'intersyndicale composée des huit principaux syndicats du pays, le mouvement gréviste devrait toucher tous les secteurs: écoles, fonction publique, transports, services, etc, alors que dans l'énergie, le puissant syndicat CGT compte organiser des opérations supplémentaires. Le ministère de l'Education nationale a annoncé ce mardi 26,65% d'enseignants grévistes dans le primaire et 25,22% dans le secondaire dans le cadre de cette mobilisation contre la réforme des retraites, alors que SNES-FSU, premier syndicat des enseignements de second degré, avait annoncé plus tôt dans la journée que 55% des professeurs de collège et lycée ont adhéré à la grève. Dans les transports, secteur où la mobilisation est fortement ressentie, les compagnies ferroviaires et aériennes s'attendent à de fortes perturbations, Air France ayant annoncé la suppression d'un vol sur 10 ce mardi, après que la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) a demandé dimanche aux compagnies aériennes d'annuler préventivement un vol sur cinq à l'aéroport de Paris-Orly, en raison d'une grève de contrôleurs aériens. Chez la SNCF, la compagnie anticipe un trafic « fortement perturbé » avec notamment "deux TER sur dix" dans toutes les régions. Même son de cloche chez la RATP, qui invite les Franciliens à privilégier le télétravailler et à différer leurs déplacements. Par ailleurs, un nouvel appel à la grève chez EDF (Electricité de France) et dans les autres entreprises des industries électriques et gazières en France a été lancé pour les 6, 7 et 8 février, a déclaré Fabrice Coudour, secrétaire national à la FNME-CGT (Fédération nationale des Mines et de l'Energie-CGT). Un appel à la grève reconductible a été également déposé pour le 6 février dans les raffineries. Pour encadrer les quelque 240 manifestations prévues dans le pays, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé la mobilisation sur le terrain de de 11.000 gendarmes et policiers, contre 10 mille lors de la dernière journée de grève. L'intersyndicale se réunira dès 18h mardi, à l'issue de la journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites et tiendra une conférence de presse pour préciser les conclusions des discussions entre les organisations syndicales et les éventuelles suites qui seront données à la mobilisation.