Depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962, le régime algérien est resté presque inchangé, dominé par une élite dirigeante déterminée à conserver le pouvoir à tout prix. Au cours des six dernières décennies, l'oligarchie au pouvoir s'est accaparée des richesses nationales et a réprimé toute voix dissidente, dans le cadre d'une politique visant avant tout à assurer sa survie. Depuis l'indépendance, plusieurs présidents se sont succédé à la tête du pays, notamment Ahmed Ben Bella (1963-1965), Houari Boumédiène (1965-1978), Abdelaziz Bouteflika (1999-2019) et Abdelmadjid Tebboune (depuis 2019). Toutefois, Boumédiène demeure une figure à part dans la mémoire collective algérienne, beaucoup le considérant comme un homme peu intéressé par l'accumulation de richesses personnelles. Parmi les figures ayant subi la répression du régime figure l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté à Alger en raison de ses critiques envers le pouvoir et certains aspects du récit national officiel. Ses opinions, qualifiées par les autorités d'« actes terroristes ou subversifs », pourraient lui valoir une condamnation à la perpétuité. Cette répression n'est pas nouvelle, mais s'inscrit dans une stratégie constante du régime algérien pour étouffer l'opposition. Parallèlement, il semble que le régime détourne l'attention de ses problèmes internes en provoquant des tensions avec des pays comme la France et le Maroc. Le régime algérien moderne est né après la signature des accords d'Evian entre le gouvernement français et le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) le 18 mars 1962. Cette période était marquée par un climat chaotique, avec les attaques persistantes de l'Organisation armée secrète (OAS) et les enlèvements intensifiés par les membres du Front de libération nationale (FLN). En même temps, les nouvelles autorités algériennes étaient engagées dans des luttes internes pour le pouvoir, ouvrant la voie à un système politique centré sur l'accaparement des richesses et la suppression des opposants. Ce qui est surprenant, c'est que ces faits historiques restent largement absents du débat public, notamment en France, où ils sont souvent ignorés ou évités. Cela peut être dû à la complexité des relations historiques entre les deux pays ou au manque d'intérêt pour les détails de la scène politique algérienne. Malgré des changements de façade, le régime algérien continue de suivre une stratégie axée sur la préservation du pouvoir par tous les moyens, au détriment d'un développement réel et de la liberté d'expression. Cette analyse retrace l'histoire du régime algérien et ses efforts constants pour étouffer l'opposition et accaparer les richesses nationales, des pratiques qui perdurent depuis six décennies. *Le Figaro