Depuis « l'incident » survenu lors de la cérémonie d'allégeance à Tétouan, selon lequel le maire d'Agadir n'a pas été « admis » à prendre part à ce rituel séculaire, des péripéties répétitives ne cessent d'éclater au sein de la communauté locale. La dernière en date est incontestablement l'annonce, avant-hier mardi, de l'imminence de la démission collective de l'équipe USFP (27 membres) de la majorité au conseil communal d'Agadir. Cette décision anticipée tout d'abord, par Tarik Kabbaj, président de la municipalité, avant que les siens ne se solidarisent avec lui, lors d'une réunion tenue le jour même. Un projet de texte de démission a été rédigé dans ce sens et serait, en principe, signé par les le groupe socialiste de la commune, avant d'être déposé aux parties de tutelle concernées. Tombée comme un fracas de tonnerre, cette démarche a fait, ipso facto, le tour de la ville et suscité des interprétations diverses sur les tenants et aboutissants d'un tel bouleversement. Les langues se sont alors déliées à propos de cette réaction dont l'origine remonterait, sans doute, aux rapports souvent « inamicaux et frictionnels » que la maire a l'habitude d'entretenir avec les Autorités de quelque registre que ce soit. A l'heure où nous mettons sous presse, des négociations soutenues seraient entamées par la direction du parti en question avec les présumés démissionnaires dont la mesure prise à l'unanimité serait irréversible, selon les mêmes sources qui affirment la fermeté des réfractaires, en dépit des insistances menées à haut niveau. Dans le sillage de cette effervescence, d'aucuns avanceraient que les visites d'inspection qui ont marqué les rouages de la commune récemment seraient également à même «d'éclabousser» le cours normal de l'action communale et de présenter des marques «d'intimidation» assénées à l'expérience de deux mandats successifs. La déclaration du maire dont nous disposons d'une copie confirme, en fait, cette décision de « démissionner du conseil communal et de toutes les responsabilités politiques », après avoir mis en exergue les faits de la « suppression » de son nom de la liste des invités à la Baieâ, les diverses « pressions » dont il a été constamment victime, son parcours militant et professionnel et les multiples réalisations qui font aujourd'hui la fierté des citoyens et de la cité. « Je m'en vais, car je sens que je dérange», conclut-il dans sa lettre non sans ton de vexation. En parallèle, d'autres acteurs de l'opposition avancent le fait que ce "feu d'artifice" ne serait qu'un "prétexte électoraliste" pour s'attirer le maximum de "sympathie populaire", comme c'est de coutume, à la veille des échéances électorales. Seuls les jours qui viennent confirmeront les vraies motivations et clarifieront cette tournure rocambolesque. Affaire à suivre.