Après avoir présenté sa démission de la mairie d'Agadir, Tarik Kabbaj vient de faire marche arrière… la mort dans l'âme. Ce n'est pas chose facile pour un grand parti politique que de laisser tomber une ville aussi importante qu'Agadir. La délégation du bureau politique de l'USFP, présidé par Lahbib Lmalki, s'est déplacée en catastrophe dans la capitale du Souss pour tenter de faire revenir Tariq Kabbaj, maire de la ville, sur sa décision de démissionner de ses fonctions. Une réunion «historique et marathonienne» a eu lieu à Agadir, en présence des membres de la délégation et des socialistes locaux, précise un communiqué publié par le parti, avant d'ajouter : «L'équipe ittihadie du Conseil communal d'Agadir, sous la présidence de Tarik Kabbaj, a décidé le report de sa démission». L'histoire remonte au 31 juillet dernier, lorsque Tarik Kabbaj a été interdit d'accès au palais royal de Tétouan pour représenter sa ville à la cérémonie d'allégeance. Après avoir été reçu par le ministre de l'Intérier Taïb Cherkaoui, on a cru un instant que l'affaire allait être réglée, mais une semaine plus tard, le président du Conseil de la ville d'Agadir dépose sa démission avec fracas, communiqué incendiaire à l'appui. Tarik Kabbaj avait justifié sa démission par la pression qu'il encourait depuis plusieurs années. Les «lobbies de l'immobilier», particulièrement visés ; Kabbaj les accuse de vouloir saboter son travail au sein de sa commune, le pic aurait été atteint par la non-convocation de Kabbaj à la cérémonie d'allégeance. «Pour acheter un terrain en plein centre d'Agadir à 350 DH et y construire des immeubles haut standing, ils (les promoteurs immobiliers, ndlr) devraient avoir beaucoup de relations». Jawad Faraji, Directeur de communication de Tarik Kabbaj. Contacté par Le Soir échos, Jawad Faraji, directeur de communication de Tarik Kabbaj, affirme que si Kabbaj a décidé de geler sa démission, c'est «grâce à l'enquête qui a été ouverte par le ministère de l'Intérieur», ajoutant que le ministère a fait montre de plus de «sérieux», mais que des «excuses» seraient indispensables au règlement de cette affaire. À propos du licenciement du directeur de cabinet du wali d'Agadir, Jawad Faraji prétend que ce n'est que de la poudre aux yeux : «Ce n'est pas la solution qu'on cherchait. La décision d'interdire l'accès au palais royal de Tétouan à Tarik Kabbaj ne peut venir d'un fonctionnaire local. Ce sont des lobbies beaucoup plus puissants et proches du pouvoir qui ont pris cette décision», précise-t-il. Les lobbies auquel fait référence Jawad Faraji seraient les promoteurs immobiliers à qui il reproche de vouloir faire main basse sur les propriétés foncières d'Agadir : «Ces lobbies sont des mafias. Même après l'avènement du nouveau règne, des promoteurs se sont enrichis et ont profité de l'économie de rente et de la construction de logements sociaux. Ces personnes sont dénuées de patriotisme et ne respectent aucune déontologie. Pour acheter un terrain en plein centre d'Agadir à 350 DH et y construire des immeubles haut standing, ils devraient avoir beaucoup de relations». Un ton qui en dit long sur la colère des USFpéistes d'Agadir.