Depuis plusieurs décennies, la gratuité des soins pour les citoyens marocains a été la règle. C'est en grande partie ce qui a permis de venir a bout de plusieurs maladies. Que ce soit à l'hôpital, pour une intervention chirurgicale, une hospitalisation pour prise en charge d'une maladie, des examens biologiques ou radiologiques, les malades ne déboursaient aucun centime, tous étaient soignés gratuitement. Qu'en est-il aujourd'hui de la gratuité des soins au niveau des hôpitaux ? Parler de la gratuité des soins, n'est pas une exclusivité dévolue aux seuls hôpitaux. Il est évident que la gratuité des soins englobe l'ensemble des prestations que ce soit à l'hôpital comme signalé plus haut ou au niveau des dispensaires. A ce jour, tous les enfants bénéficient des différents vaccins gratuitement, les femmes ont accès aux prestations des programmes de planification familiale gratuitement , les consultations et le suivi de la santé maternelle, suivi de la grossesse et de l'allaitement, maternité sans risque …..Tous les actes, soins et prestations médicales sont gratuits. Ce choix n'est pas nouveau, le Maroc avait opté pour la gratuité des soins avant l'indépendance et il a maintenu cette option pour permettre plus d'équité dans l'accès aux soins. C'est un choix qui dénote d'un haut degré de civilisation, un choix qui découle d'une réelle volonté politique qui a toujours placé le citoyen marocain au centre des préoccupations des plus hautes autorités de l'Etat. Une politique sage, courageuse, noble qui donne une idée très précise de la symbiose qui a toujours existé entre les différentes composantes de notre société et les décideurs, les responsables qui président aux destinées du peuple marocain. Le niveau sanitaire de notre pays faisait l'objet d'un intérêt constant, soutenu surtout qu'à cette époque de notre histoire, il y a avait la tuberculose , la poliomyélite, le tétanos, la typhoïde, le choléra, la lèpre, des maladies qui causaient des ravages. Les hôpitaux, les dispensaires et les centres de santé ont contribué à la lutte contre toutes ces maladies dont certaines sont totalement éradiquées grâce à une approche et une politique préventive mais aussi curative. Il faut dire que chez nous au Maroc, la santé a toujours été considérée comme étant un droit. La gratuité des soins a constitué la composante essentielle de cette politique. Parler de droit pour tous à la santé c'est à l'évidence assurer à toute la population l'égalité et l'équité dans l'accès aux mêmes soins conformément au principe du droit à la santé tel que prévu par les conventions internationales auxquelles le Maroc a souscrit. Des coûts qu'il faut connaître Mais avec le temps et l'apparition de nouvelles maladies, de nouvelles exigences et contraintes voient le jour, ce qui a représenté un coup dur pour la gratuité des soins. Il faut dire et redire ici que le Maroc n'a jamais failli à cette mission Si on prend en considération la poussée démographique, la population marocaine est estimée à 33 millions d'habitants, la conjonction actuelle, les différentes crises économiques qui secouent le monde et auxquelles le Maroc ne peut échapper, la demande en soins qui ne cesse d'augmenter et à laquelle il faut faire face. Le coût des soins, des médicaments, le coût de la haute technologie qui connaissent des courbes exponentielles ….Et si on prend en considération le financement de la santé, on constate qu'il est pratiquement impossible de pratiquer une médecine gratuite, de mettre à la disposition de tous les marocains des prestations de qualité, sauf si l'on opte pour la médiocrité, une sorte de médecine au rabais qui consiste à traiter les malades avec du mercurochrome, de l'alcool iodé, de l'aspirine et du ganidan. Il ne pouvait en aucun cas en être ainsi, le Maroc a relevé tous les défis, il a choisi d'investir dans la santé de sa population. De mettre à la disposition des uns et des autres des moyens performants de diagnostic, des plateaux techniques hauts de gamme, des médicaments innovants, des structures modernes et des professionnels qualifiés .Des efforts ont été consentis, le budget du Ministère de la Santé marocain atteint en 2010 près de 10,5 milliards de dirhams soit une hausse de 7,1 % par rapport à l'année 2009. Le Maroc a fait des choix judicieux en investissant dans l'amélioration constante de l'état de santé de la population. Cet intérêt pour la santé des Marocains, cette préoccupation constante n'ont jamais été synonyme de hasard, mais sont bel et bien la résultante de la nouvelle dynamique qu'insuffle Sa Majesté le ROI au peuple marocain, aux membres du gouvernement, aux élus, aux partis politiques, aux syndicats, aux associations pour que chaque Marocaine, chaque Marocain puisse avoir droit à des soins de qualité là où il se trouve. L'assurance maladie obligatoire Le financement de la santé devenait crucial, il fallait trouver d'autres ressources que celles traditionnellement utilisées et qui ne suffisaient plus. Depuis 2005, le Maroc a mis en place un système d'assurance maladie obligatoire, qui est devenu effectif en 2006. L'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) constitue avec le Régime d'Assistance Médicale aux Economiquement Démunis (Ramed), la couverture médicale de base. En effet, la loi 65-00 constitue l'acte indispensable en matière de couverture médicale et consolide les droits acquis par les citoyens marocains bénéficiant d'une assurance maladie. 10 millions d'assurés (sur une population totale de plus de 30 millions d'habitants) sont répartis entre la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS). Et le R A M E D Pour nous le RAMED est un haut degré de civilisation, c'est à l'évidence la preuve d'une réelle justice sociale, de l'égalité, de l'équité dont vont pouvoir bientôt bénéficier tous les Marocains en ce qui concerne l'accès aux soins, le RAMED, c'est aussi un signe de la bonne vitalité du secteur de la santé publique. Pour donner au RAMED toute sa signification , sa portée noble , pour lui permettre d'atteindre ses objectifs et servir la cause de celles et ceux pour qui il a été planifié, mis en chantier, il a testé, évalué et bientôt généralisé en 2011. Par ailleurs, nos établissements de santé se doivent de veiller au respect et aux droits de chaque citoyen marocain surtout celles et ceux qui sont économiquement démunis et qui seront pris en charge grâce au RAMED : pas de discrimination, respect de la personne, de sa liberté individuelle, de sa vie privée, de son autonomie L'entrée en vigueur prochaine du RAMED permettra, à ne pas en douter, à notre pays de réaliser une importante avancée. Ce projet décidé et défendu par Sa majesté le roi Mohammed VI, concrétise aussi l'engagement du gouvernement qui consacre le principe du droit à la santé pour tous, ce qui met un terme à l'exclusion, aux inégalités en matière d'accès aux soins. Le RAMED, c'est aussi l'expression forte de la solidarité nationale à laquelle toute notre population adhère pour surmonter l'obstacle financier qui limitait l'accès des plus démunis aux services de santé. En conclusion, la politique de gratuité des soins a des avantages indéniables et aide une frange considérable de notre population pour accéder aux soins de santé. Depuis plus de 50 ans, la gratuité des soins est une réalité qui est vécue au quotidien, malgré tout ce que l'on peut en déduire, écrire, penser. Aujourd'hui, eu égard à la conjoncture, aux exigences inhérentes à une médecine moderne, de pointe, les soins demandent des investissements colossaux. Grâce à la clairvoyance et à la sollicitude de sa Majesté le Roi, tous les Marocains pourront être soignés efficacement et pas seulement ceux qui ont des moyens ou ceux qui bénéficient d'une assurance maladie. Mais en plus d'une réelle volonté politique, le RAMED demande une préparation minutieuse, fondamentale, qui prise à la légère ne fera qu'empirer la situation. Le RAMED mettra certainement beaucoup de temps pour trouver sa vitesse de croisière. Ce sera dur, long, administratif et poussiéreux, mais tellement nécessaire pour faire fonctionner une politique, qui pour une fois, peut réellement aider les populations les plus vulnérables.