Une autre violation des dispositions de la charte communale à Casablanca. La session ordinaire au titre du mois de juillet du conseil de la ville de Casablanca n'aura pas lieu. C'est ce que d'aucuns soulignent en se rendant compte que les commissions compétentes n'ont tenu jusqu'à ce jour aucune réunion pour débattre des points qui devraient être inscrits à l'ordre du jour. En plus, les membres de ces commissions n'ont reçu aucune convocation pour prendre part à une éventuelle réunion au cours de la semaine prochaine. Cela revient à dire que l'ordre du jour de ladite session ne sera pas arrêté dans les délais impartis et adressé aux autorités locales comme le stipulent les lois en vigueur. De même, la réunion des membres du bureau qui était prévue au début de cette semaine a été reportée sine die. La rencontre du wali du Grand Casablanca, Mohamed Halab avec des membres de l'opposition mardi dernier n'a débouché sur aucun résultat. Ces derniers campent toujours sur leur position, en signifiant au wali que la seule issue au blocage dans lequel plonge la ville, depuis le début de l'année, réside dans le départ du maire, Mohamed Sajid. Dans une ultime tentative pour s'en sortir, le maire a tenu une réunion avec les groupes de la majorité qui l'a porté aux commandes de la ville. Mais, finalement, le «quorum» de cette rencontre informelle n'a pas été atteint. Plusieurs élus ont boycotté cette rencontre. Ce qui pousse à dire que cette session aura le même sort que celui qui a été réservé à ses précédentes depuis le début de l'année 2011. La session ordinaire du mois de février n'a pas pu être ouverte après quatre séances marathoniennes ponctuées par des violations des lois de la charte communale et l'échange de graves accusations entre les élus de l'opposition et d'autres qui soutenaient le maire. Cette session, rappelle-t-on, était consacrée à l'examen et l'approbation du compte administratif au titre de l'exercice 2010 et plusieurs projets structurants de la capitale économique du pays. C'est dire que la ville est plongée dans une situation de blocage totale. En plus, le retard accusé dans la réalisation de certains projets, notamment le tramway, est pénalisant pour la commune urbaine. Après cette session de février, et en dépit de moult tentatives en vue d'unir les rangs de la majorité, celle du mois d'avril a été également suspendue. Et avec le renvoi aux calendes grecques de cette session ordinaire du mois de juillet, le Conseil de la ville de Casablanca aura battu tous les records en matière de mauvaise gestion et des violations en cascade des dispositions de la charte communale. Le Conseil a perdu toute légitimité et le président continue de prendre des décisions qui engagent l'avenir de la ville sans aucune concertation avec les élus de la Commune urbaine. Le contrat de gestion déléguée des parkings à Roches Noires a été renouvelé sans l'aval du Conseil. Celui concertant la gestion de la gare routière Ouled Ziane est arrivé à terme, alors que le conseil n'a pas encore pris la décision qui s'impose dans ce sens. Cette gare est gérée aujourd'hui «informellement» par la société immobilière «Erreda». Selon des observateurs de la gestion de la chose locale, toutes les conditions sont réunies pour l'application de l'article 25 de la charte communale qui permet à l'autorité de tutelle de gérer les affaires de la ville dans un délai de trois avant la mise en place d'un autre bureau. Mais, cette décision tarde à voir le jour. Et en attendant, c'est la politique de proximité qui est mise à mal.