Les problèmes du football marocain ne cessent de s'aggraver. Après les scandales de corruption et dépravations ayant entaché plusieurs matches du championnat national lors des récentes saisons, scandales dénoncés par certains acteurs du football marocain et qui n'ont eu toujours pas les réactions escomptées des instances concernées, le litige opposant les joueurs grévistes du Moghreb de Tétouan à leur club est toujours suspendu. Il vient de prendre une autre tournure. En grève depuis la moitié du mois dernier, les 14 joueurs concernés réclament leurs dûs à savoir leurs salaires, primes de rendement et de signature, et même des arriérés depuis la saison écoulée. Injustement éloignés de l'équipe par un président démissionnaire qui n'a pas pu honorer sa mission et qui leur demande des amendes incroyables allant jusqu'à 50 millions de centimes, les joueurs concernés ont frappé à plusieurs portes dont celles de la fédération et du ministère qui n'ont pu jouer que le rôle de figurant dans cette affaire préjudiciable. Il ne leur reste qu'une seule chose, solliciter l'intervention royale pour que justice leur soit rendue. C'est ce qu'ils ont déclaré lors d'une rencontre organisée, mardi dernier à Casablanca, par l'Association marocaine des joueurs de football. Présidée par l'ancien international Mustapha El Haddaoui, cette association compte agir aux côtés de plusieurs anciens joueurs internationaux de l'équipe nationale d'hier à aujourd'hui comme Dolmy, Naybet, Hajji, Chippo, Rossi, Nadir, Lambarki, Metoualli, Lamyaghri, Agnaou, Bellakhdar… pour ne citer que ceux-ci qui entourent lesdits joueurs victimes de leur soutien inconditionnel. Solliciter la plus Haute autorité du pays par un message envoyé au Cabinet Royal non seulement pour demander justice mais aussi pour accuser leur président de plusieurs scandales et autres dépassements n'ayant rien à voir avec le respect des droits de l'Homme dans l'Etat de Droit, démontre la gravité de la situation, selon les contestataires. Pourtant, le président Abdelmalek Abroune qui a préféré jeter l'éponge est resté président d'honneur jusqu'à la prochaine assemblée générale de son équipe. Et quel sera le sort des joueurs grévistes du MAT qui tourne aujourd'hui avec une équipe « B »… et dont les responsables du comité provisoire n'en veulent rien savoir ? Intimidés, en plus, par l'homme puissant du club, les victimes du MAT menés par le gardien Bistara accusé d'avoir « vendu » un match au Raja, comptent ester en justice. Voilà un nouveau rebondissement dans cette affaire qui place les hommes forts et de la fédération et du ministère dans une position inconfortable et gênante. Une position qui exige enquête sincère pour la réalité et la clarté souhaitées par tout un chacun. Les 14 joueurs du MAT signataires de la lettre adressée au Cabinet Royal sont : Karim Al Youssefi, Younes Chhaïmi, Marouane Imaghri, Abdellatif Ned Lahcen, Abdeladim Khadrouf, Zakaria Al Malhaoui, Abdessamad Lambarki, Karim Al Hajhouj, Lakhdar Lityme, Ahmed Jahouh, Hicham Al Amrani Al Idrissi, Mohcine Laâfafra, Ahmed Talbi et le gardien Mohamed Bistara. « Vraiment de quoi constituer une équipe type avec ses remplaçants. Une équipe de joueurs ayant permis au MAT de jouer les premiers rôles lors des récentes saisons. Une équipe toujours apte, compétitive et qui n'a besoin que d'un entraîneur pour… remporter le championnat national de la prochaine saison et aller jusqu'au bout dans le championnat d'Afrique… » Tous ces joueurs ont été sanctionnés et menacés par un président qualifié de « dictateur, homme au dessus de la loi et parmi les 15 personnes les plus influentes du Maroc », selon la lettre envoyée au Cabinet Royal. Voilà une affaire qui reste une première dans les annales du football marocain. Cette affaire qui exige un traitement convenable par les instances sportives concernées ne doit en aucun cas être délaissée ou jeter aux poubelles Qu'en pense le président Abroune accusé par ses joueurs sanctionnés d'avoir « vendu » le dernier match de la saison écoulée à l'OCS pour lui permettre de rester en première division au détriment de l'IZK… ? Qu'en pensent aussi la fédération et le ministère qui brillent toujours par leur mutisme… ? Le professionnalisme souhaité par la fédération à partir de la saison prochaine peut-il être réalisé dans de telles circonstances… ? Absolument pas, à moins qu'il ne s'agisse d'un professionnalisme à la marocaine où tout est permis … !