La vision de la CGEM à l'horizon 2020 fixe 5 objectifs à atteindre afin de booster l'économie nationale, et atteindre un taux de croissance permettant au royaume de se positionner parmi les pays les plus compétitifs, dotés d'un tissu industriel fort. Pour ce faire, la feuille de route élaborée par le patronat marocain vise à atteindre un niveau de PIB supérieur à 2000 Mds Dh. En d'autres termes, assurer un taux de croissance supérieur à 6,5 par an en moyenne. Lors de la conférence de presse, organisée mercredi 19 janvier à Casablanca, le président de la CGEM, Mohamed Hourani a aussi mis l'accent sur la nécessité de rééquilibrer les échanges extérieurs, en procédant par une démarche rationnelle, a-t-il précisé. Cela ne peut se réaliser que par le développement des exportations de biens et services. Ceci étant dit, une compensation industrielle s'impose, En plus, le parton de la CGEM a plaidé pour la mise en place de nouvelles formes pour mettre un terme à l'anarchie enregistrée au niveau de l'importation. Soulignons que pour l'heure « l'offre des produits marocains n'est pas suffisamment diversifiée pour permettre au Maroc d'atteindre un niveau d'exportation supérieur », a affirmé Hourani. Arguments à l'appui, au Maroc « 100 familles de produits totalisent 80% des exportations » a-t-il précisé. Et d'ajouter que « 150 entreprises totalisent 65% des exportations ». Un indicateur qui traduit la faiblesse de notre économie nationale. Ainsi, le document développé par la CGEM préconise que l'Etat devrait poursuivre ses efforts afin de développer activement les exportations, et ce par « la mise en place de dispositifs d'incitation », tout en veillant à l'augmentation du nombre des entreprises exportatrices. L'objectif escompté est d'assurer 90% de couverture exportations/ importations. Et ce n'est pas tout. Il n'en demeure pas moins que toute stratégie ayant pour objectif le développement des exportations, devrait de prime abord prendre en considération le facteur géographique. C'est-à-dire, et en paraphrasant les propos du patronat « continuer à se rapprocher de l'Europe, et se positionner comme une plate-forme régionale de premier plan dans la zone MENA et en Afrique ». La feuille de route tracée par la CGEM souligne, en outre, l'importance du lancement de nouvelles démarches sectorielles nationales et l'émergence de nouveaux secteurs. En termes plus clairs, l'accélération de la croissance ne peut se faire sans se doter d'une approche globale pour le développement du secteur financier (banque, assurance…) afin de donner une bouffée d'oxygène à la croissance actuelle. A noter que le secteur du BTP n'est pas, lui aussi, à l'abri et doit se doter d'une approche intégrée. Parmi d'autres secteurs soulignés par Hourani, figurent le développement des services destinés aux entreprises et à l'éducation... Dans le même ordre d'idées et dans le dessein de compléter le développement de ces axes, la vision de la CGEM souligne l'importance de « l'émergence de nouveaux secteurs afin de préparer les relais de croissance pour la décennie 2021 – 2030 ». Il s'agit en l'occurrence des secteurs des Biotechnologies, microélectronique, nanotechnologies, entres autres. Par ailleurs, le patron des partons a mis en exergue la nécessité « d'approfondir le dialogue et de renforcer la gouvernance public-privé sur les grandes options économiques », en appelant à la mise en place d'une nouvelle gouvernance à travers une coordination dans la mise en œuvre des stratégies. Hourani a prévenu que « les difficultés de coordination entre les plans nationaux et les risques d'incohérence au niveau de leur mise en œuvre sont susceptibles de priver le Maroc d'opportunités économiques importantes ». Il est à noter que le maillon faible des stratégies de développement économique du royaume est la faible implication en amont du secteur privé dans l'élaboration, le pilotage et la mise en œuvre de certaines démarches nationales notamment dans les accords de libre échange. Pour pallier à cette faiblesse, la vision 2020 stipule la mise en place d'instances de gouvernance mixtes public-privé, ayant pour but la participation du secteur privé à « certains arbitrages économiques clés ». Précisons aussi que le document stratégique de la CGEM plaide pour l'élaboration « d'une vision intégrée pour le développement de la région ». En fait, cette vision est une condition sine qua non pour une mise en œuvre efficace des démarches nationales.