“On ne peut tourner le dos à la mondialisation actuelle, malgré ses aspects négatifs. Il conviendrait de la repenser en rééquilibrant la croissance et favorisant nettement l'émergence de la classe moyenne pour une sécurité sociale plus performante”. C'est en ces termes que Dominique Strauss-Khan, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a abordé son allocution sur la première thématique consacrée au développement humain et redistribution des richesses. Taieb Cherkaoui, ministre de l'intérieur avait, hier matin, lors de la séance d'ouverture, lu le message de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, au cours duquel le souverain a réitéré l'objectif essentiel de l'initiative plaçant l'élément humain au coeur du développement durable. “Cette action est l'oeuvre des marocains et conçue pour eux. Elle ambitionne d'élargir les libertés et les droits humains, à travers le lancement des stratégies sectorielles, des grands chantiers, des promotions sociales dont l'INDH constitue un levier judicieux, de par une approche participative, de la démocratie citoyenne, de la gestion des politiques publiques. Ces prouesses sont également contraignées par des entraves qu'il va falloir surmonter par une évaluation objective. Notre engagement de matérialiser les valeurs de la justice sociale, est solennel pour répartir équitablement les ressources, en ciblant les populations les plus démunies et parvenir à la cohésion escomptée, dans le respect le plus total de l'environnement”, affirme le souverain. Au cours de la première plénière, présidée par Abdellatif Jouahri, Wali Bank Al-Maghrib, Strauss-Kahn a tenu un discours plutôt rénové, en mettant l'accent sur la nécessité de mettre en avant une nouvelle formule de la mondialisation, beaucoup plus centrée sur une croissance équilibrée et verte, tout en favorisant la création de la classe moyenne et la résolution impérative de la problématique du chômage des jeunes, la priorité des priorités. Nonobstant, l'ancien modèle est à réparer afin de le débarrasser de ses points noirs, car la crise financière, poursuit-il, a occasionné la perte de plus de 30 millions d'emplois et il faudrait en créer plus de 450 millions dans les dix années à venir. Dans ce sens, il est absolument impérieux d'assurer la stabilité économique pour prétendre à un développement humain, chose à laquelle le Maroc s'attelle résolument, à travers des grands travaux. En fait, les problèmes sont globaux et, en définitive, il serait logique de s'entendre, au moins au niveau plus restreint, pour apporter les solutions géostratégiques idoines, car il n'y a pas de solutions aux problèmes strictement locaux, conclut-il. Dans le même, thème, d'autres interventions pertinentes se sont poursuivies, notamment celles de Salah-Eddine Mezouar, ministre de l'économie et des finances, de Shamsad Akhtar, vice-présidente de la banque mondiale, Moyen-Orient et Afrique du Nord et Cheikh Ahmed Ali, président de la banque islamique de développement.