Abdellatif Laâbi, né à Fès en 1942, est un traducteur, écrivain et poète marocain. Il a fondé en 1966 la revue Souffles qui jouera un rôle considérable dans le renouvellement culturel au Maghreb. Son combat lui vaut d'être emprisonné de 1972 à 1980. Il s'est exilé en France en 1985. Il reçoit le Prix Goncourt de la Poésie le 1er décembre 2009. En 1966, débute la revue Souffles où collaborent plusieurs intellectuels marocains de gauche et notamment Tahar Ben Jelloun, Mohammed Khaïr-Eddine ou Mostafa Nissaboury. Dès le deuxième numéro, les horizons s'élargissent : questionnement sur la culture, quelle que soit sa forme d'expression, puis, peu à peu, sur les problèmes sociaux et économiques. Cette revue, qui comptera vingt-deux numéros en français et huit en arabe sous le nom d'Anfas, a eu une grande influence sur la formation de l'intelligentsia marocaine de gauche. Il est professeur de français à Rabat quand ont lieu les massacres du 23 mars 1965 contre des enfants et leurs parents qui manifestent pacifiquement contre une réforme de l'enseignement jugée injuste. Ceci provoque son engagement politique, d'abord dans les rangs du PLS (Parti pour la libération et le socialisme), ancien parti communiste marocain, puis à partir de 1972 comme fondateur du mouvement clandestin d'extrême gauche Ila Al Amame. En janvier 1972, il est arrêté et torturé. En 1973, il est condamné à dix ans de prison. Les preuves du complot dont on l'accuse sont les numéros au complet de Souffles et d'Anfas, et on l'enferme à Kénitra, où il devient le prisonnier numéro 18611. Au bout de huit ans et demi, en 1980, grâce à une campagne internationale en sa faveur, lui et quelques-uns de ses compagnons de détention sont libérés. Cinq ans plus tard, il quitte le Maroc pour la France et développe une œuvre qui touche tous les genres littéraires (roman, théâtre, essai, livres pour enfants). Abdellatif Laâbi et sa femme Jocelyne ont eu trois enfants : Yacine, né en 1965, Hind, née en 1966, Qods, née en 1972. Le 30 novembre 2007, il a reçu les insignes de Docteur honoris causa de l'Université Rennes 2 Haute Bretagne. En 2008, il reçoit le prix Robert Ganzo de poésie. En 2010, il reçoit le prix Goncourt de la poésie pour l'ensemble de son œuvre. Ecrivain de langue française, son écriture recèle une grande humanité toujours soucieuse du combat à mener pour plus de justice et plus de liberté. « La poésie n'est pas prête à rendre les armes. ». Passeur de poésie, il œuvre sans relâche dans ses rencontres comme dans son travail d'écrivain pour un véritable dialogue, un réel partage, afin qu'existe la paix entre les différentes cultures. Son œuvre est traduite en de nombreuses langues. Bibliographie Chroniques de la citadelle d'exil (La Différence, 2005) : Lettres de prison (1972-1980) Ecrits politiques (Paris-Méditerranée, 2001) : Analyses, conférences, chroniques, prises de position… d'Abdellatif Laâbi au cours des 15 dernières années. L'écriture au tournant (Al Manar, 2000) : Roman dont l'édition a été illustrée par le peintre Mahi Binebine (À propos du livre). Poèmes périssables (La Différence, 2000). Rimbaud et Shéhérazade (La Différence, 2000). Un continent humain (Paroles d'Aube, 1997) : entretiens avec Lionel Bourg, Monique Fischer. Anthologie de la poésie palestinienne (Messidor, coll. Poésie, 1990). Les Rides du lion (Messidor, 1989 - Paris-Méditerranée, 2001) : Dans ce qui semble être un journal intime, le narrateur dévoile sa vision du monde. Le Baptême chacaliste (L'Harmattan, 1987). Saïda et les voleurs de soleil (La Farandole, 1986). Narration du déluge (Arcantère, 1986). Chronique de la citadelle d'exil (Denoël, 1983). Tous les déchirements (Belfond, 1983). Rirez de l'arbre à palabres (l'Harmattan, 1982). Le chemin des Ordalies (Denoël, 1982) : réédité en 1990 sous le titre Fou d'espoir. Le Lys et le basilic (La Farandole). Sous le bâillon, le poème : écrits de prison 1972-1980 (L'Harmattan, 1981). Derniers livres parus : Œuvre poétique II (Goncourt de la poésie, 2009) Le livre imprévu (récit, 2010) aux éditions de La Différence Le Fond de la jarre (roman chez Gallimard, 2002) A voir au Mac/Val à partir du 11 mars dans la collection Poètes et Peintres, Suite Paul Eluard : « Maître de la lumière » (1990) œuvre de Abdellatif Laâbi et du peintre Sakher Farzat. A visiter : www.laabi.net