L'écrivain et poète marocain Abdellatif Laâbi a remporté, mardi 1er décembre, le prix Goncourt de la poésie 2009. Son écriture recèle une grande humanité toujours soucieuse du combat à mener pour plus de justice et plus de liberté. Abdellatif Laâbi est l'un des écrivains marocains les plus meilleurs de sa génération. Il vient de recevoir le prestigieux prix Goncourt 2009 de la poésie décerné par l'Académie Goncourt à Paris. «Il s'agit d'un geste de la part du jury du prix Goncourt qui me touche et que j'accueille avec une certaine sérénité», selon une déclaration à la MAP. Et d'ajouter : «Toute ma vie est remplie par ce besoin d'écrire et il est important de continuer dans une voie et poursuivre l'aventure jusqu'au bout». Le poète marocain a annoncé à ce titre la sortie, en janvier prochain, d'un nouveau livre intitulé «Livre imprévu» où il revisite certaines phases de sa vie et de son travail d'écrivain. Abdellatif Laâbi est l'auteur de nombreux recueils de poésies, de romans et de pièces de théâtre, tels « Fragments d'une genèse oubliée», «Le règne de barbarie», et autres. Né à Fès en 1942, Abdellatif Laâbi a fait ses études de littérature française à l'université Mohammed V à Rabat. En 1963, il a participé à la création du Théâtre universitaire marocain. Son écriture recèle une grande humanité toujours soucieuse du combat à mener pour plus de justice et plus de liberté. Il compte à son actif une vingtaine de recueils de poésies, la plupart aux éditions «La Différence», en l'occurrence «Tribulations d'un rêveur attitré», «Mon cher double», «Œuvre poétique I», «Écris la vie», «Les Fruits du corps», «L'automne promet», «Poèmes périssables», «Le spleen de Casablanca», «L'etreinte du monde» et «Le soleil se meurt». Chez L'Harmattan, Laâbi a signé «L'écorché vif» en 1986, «Discours sur la colline arabe» en 1985 et «Sous le bâillon le poème» en 1981. En tant que romancier, il a publié notamment «Le Fond de la jarre » (Gallimard, 2002), et «L'îil et la Nuit», (Atlantes -Casablanca 1969) et (La différence Minos, 2003), qui représente pour lui «une sorte d'acte de naissance littéraire». Au théâtre, le poète a écrit «Rimbaud et Shéhérazade» (La Différence, 2000), un volume réunissant «Le Baptême chacaliste» en 1987 «Exercices de tolérance» en1993, et «Le juge de l'ombre» en 1994. Plusieurs de ses œuvres ont été adaptées au théâtre. Il est également l'auteur de l'anthologie : «La poésie marocaine, de l'indépendance à nos jours» (La Différence 2005). Dans le domaine de la presse et des essais, Laâbi était le fondateur, en 1966, de la revue «Souffles» à laquelle collaboraient plusieurs intellectuels marocains notamment Tahar Benjelloun, Mohamed Khaïr-Eddine ou Mostafa Nissaboury. Cette revue a joué un rôle considérable dans le renouvellement culturel au Maghreb. La revue s'annonce comme exclusivement poétique. Mais dès le numéro 2, les horizons s'élargissent aux questionnements sur la culture, quelle que soit sa forme d'expression, puis aux problèmes sociaux et économiques qui sont le lot de la société marocaine sous le régime d'injustice et de corruption qui l'accable. Cette revue paraîtra jusqu'en 1971, date à laquelle ses écrits et ses prises de position lui valent d'être arrêté et emprisonné dix ans par les autorités. Abdellatif Laâbi est libéré après une mobilisation d'intellectuels et d'artistes européens le 18 juillet 1980.