A peine lancés dimanche, les fragiles pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens sous l'égide des Etats-Unis ont buté sur le contentieux explosif de la colonisation juive à Jérusalem-Est annexée. Les Palestiniens veulent en faire la capitale de leur futur Etat, alors que les Israéliens considèrent la ville de Jérusalem dans son ensemble comme leur capitale «éternelle et indivisible». Selon le département d'Etat américain, la première série de pourparlers indirects a été «sérieuse et étendue». itchell est attendu en principe la semaine prochaine dans la région pour poursuivre sa médiation. Dans le même cadre, les Etats-Unis ont mis en garde dimanche Israël et les Palestiniens contre tout acte qui «saperait la confiance» au Proche-Orient, après l'annonce de l'ouverture de pourparlers indirects entre les deux parties. «Comme le savent les deux parties, si l'une ou l'autre prenait des mesures durant ces pourparlers qui, de notre point de vue, saperaient gravement la confiance, nous réagirions en les tenant pour responsables, afin de faire en sorte que les négociations continuent», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley. Crowley a déclaré que la première série de pourparlers indirects engagée dans la région par l'émissaire américain George Mitchell avait été «sérieuse et étendue». Washington tient à «féliciter» tant le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu «qui essayent d'avancer dans des circonstances difficiles», a ajouté le porte-parole. «Les deux parties font certains gestes qui contribuent à créer une atmosphère favorable à des pourparlers réussis, comme l'engagement du (chef de l'Autorité palestinienne) Mahmoud Abbas d'oeuvrer contre toute provocation et celui du Premier ministre Benjamin Netanyahu qu'il n'y aura pas de construction pendant deux ans au projet de Ramat Shlomo», a dit Crowley. Un responsable israélien a démenti dimanche qu'Israël se soit engagé à geler cet important projet immobilier juif à Jérusalem-Est annexée. «Aucun engagement israélien n'a été donné sur cette question», a-t-il ajouté, à propos de ce projet de construction de 1.600 nouveaux logements. L'annonce de ce même projet avait torpillé en mars dernier la précédente tentative de lancer des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens. Crowley a annoncé que M. Mitchell reviendrait dans la région dès la semaine prochaine pour poursuivre ces pourparlers. L'annonce du début des pourparlers par le truchement de M. Mitchell a été faite dimanche à Ramallah par le principal négociateur palestinien Saëb Erakat. «Aujourd'hui, le 9 mai, les négociations ont commencé au niveau du président Abbas et de M. Netanyahu», a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien avec le négociateur américain, qui devait rapidement quitter la région. Ces pourparlers indirects consacrent les efforts de l'administration Obama pour débloquer le processus de paix au Proche-Orient après le gel des négociations directes en décembre 2008, à la suite de l'offensive israélienne contre le mouvement islamiste Hamas à Gaza. Près de 17 ans après le lancement du processus de paix israélo-palestinien à Oslo, et en dépit de quelques avancées, des divergences essentielles subsistent entre les parties sur un règlement final, faisant planer le doute sur l'avenir des pourparlers indirects qui ont commencé dimanche. Les Palestiniens veulent proclamer en Cisjordanie et dans la bande de Gaza un Etat ayant tous les attributs de la souveraineté. Israël réclame la démilitarisation de cet Etat, le contrôle de son espace aérien et de ses frontières extérieures. Officiellement, les Palestiniens exigent un retrait israélien de tous les Territoires occupés depuis juin 1967, y compris Jérusalem-Est annexée après sa conquête. Le président palestinien Mahmoud Abbas revendique «un Etat continu et viable sur les frontières de 1967». Il est toutefois disposé à accepter des «modifications frontalières ici et là» sur la base d'échanges territoriaux avec Israël. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé dimanche 9 mai qu'il fallait passer «le plus vite possible» à des négociations directes avec les Palestiniens alors que les pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens, dits «de proximité», ont commencé a annoncé le principal négociateur palestinien Saëb Erakat à Ramallah, en Cisjordanie. Israël exclut catégoriquement un retour aux frontières d'avant 1967 mais est prêt à des retraits en Cisjordanie. Il entend annexer les «blocs d'implantations» où vivent plus de 300.000 colons. Les Palestiniens exigent le gel des colonies durant les négociations puis leur démantèlement pur et simple.