Psychiatres et psychologues sont débordés. Besoin d'exprimer son mal être pour le comprendre ou pour se soulager, besoin d'entendre des mots qui rassurent ou qui guident…En matières de psy, qui a besoin de quoi ? Psychothérapies comportementales et cognitives contre psychanalyse : que signifie la guerre des psy ? Parmi le large éventail de psychothérapies, deux grandes conceptions s'opposent. L'une se réclame de la psychanalyse, inventée par Freud, et consiste à tenter de ramener à la conscience les racines du mal, enfouies dans l'inconscient. L'autre regroupe un ensemble de pratiques appelées thérapies cognitives et comportementales visant à modifier la façon de penser et de se comporter pour casser le processus vicieux du trouble psychique. Elles utilisent des techniques de déconditionnements des attitudes et des pensées négatives, puis de reconditionnement positif. Imaginons une personne qui ne parvient pas à vivre une relation de couple stable. Si elle s'oriente vers une psychanalyse, elle va dérouler le fil de sa vie pour essayer de savoir, ce qui, dans son enfance, sa relation avec ses parents, est à l'origine de son trouble. La reconnaissance de la cause doit l'aider à atténuer le trouble. Si elle choisit une thérapie cognitive et comportementale, le psy va la guider vers une autre approche de la relation de couple, lui apprendre à repenser de façon positive le fait de partager sa vie avec quelqu'un, à apprivoiser ses peurs. Entre les psychanalystes qui ont longtemps tenu le haut du pavé et les thérapeutes comportementalistes qui ont le vent en poupe, la guerre est ouverte. Les uns accusent la psychanalyse d'être trop longue, plusieurs années en général, pour un résultat thérapeutique médiocre ; les autres prétendent que les thérapies comportementales ne traitent pas en profondeur, n'appréhendent pas la personne dans sa globalité et que leurs résultats, obtenus en quelques mois, sont parcellaires et peu durables dans le temps. Les psy pour enfants et adolescent, phénomène de mode ou nécessité ? Longtemps on a considéré que la dépression n'existait pas chez l'enfant, qu'un enfant particulièrement agité était mal élevé, qu'un adolescent violent ou solitaire faisait «sa» crise et que l'échec scolaire était le fait de cancres au quotient intellectuel limité. Depuis quelques années, il est apparu comme une évidence que, quel que soit son âge, un être humain peut-être en souffrance psychique et que l'absence de prise en charge adaptée est d'autant plus dramatique qu'il s'agit d'un individu en phase d'apprentissage ou de transition. La pédopsychiatrie, ou psychiatrie pour enfants et adolescents, qui s'est beaucoup développée ces dernières années, n'est donc pas un phénomène de mode, mais bien une réponse aux besoins et aux demandes des enfants et des adolescents en détresse. Comportement anormal, violence, échec scolaire, dépression, phobies, acné, boulimie, anorexie…si la majorité des enfants et ados vont bien, certains souffrent et la psychiatrie propose des traitements susceptibles de les sortir de l'ornière. Peut-on guérir de ses peurs ? La peur est un mécanisme d'alerte déclenché par un danger et qui entraîne des réflexes de protection : fuir, se cacher ou ne pas se pencher, par exemple. Mais il existe des formes de peurs anormales qui empoisonnent la vie et qui peuvent se soigner. Ainsi la phobie, une peur anormale de quelque chose ou d'une situation, la phobie des araignées ou celle des ascenseurs, par exemple. L'anxiété est une inquiétude permanente et maladive, sans objet précis. Quand à l'angoisse, il s'agit d'une peur extrême se manifestant par des crises oppressantes avec une impression de mort imminente. Longtemps, la médecine n'a proposé que des médicaments anxiolytiques, des tranquillisants qui sont une aide passagère mais ne guérissent pas et ont beaucoup d'effets indésirables. Et en parallèle, le suivie d'une psychanalyse, qui n'apporte pas de solutions rapides. Les thérapies cognitives et comportementales ont bouleversé le pronostic des phobies et de l'anxiété, en proposant des méthodes plus ciblées. Relaxation et sophrologie pour apprendre à dominer ses peurs, analyse et déconditionnement progressif des pensées négatives, « programmation » des pensées positives, mise en situation…On peut par exemple traiter une phobie des insectes en analysant les situations où il est raisonnable d'avoir peur et toutes celles ou cela ne l'est pas, puis en imaginant passer une week-end à la campagne. En commençant par regarder des vidéos…jusqu'à tenter des situations réelles. Cela peut prendre quelques mois, mais la plupart du temps, c'est efficace. le tout est d'y croire ! Focus Psy…quoi ? * Un psychiatre est un médecin spécialisé dans le diagnostic et le traitement des troubles psychiques et des maladies mentales. * Un psychologue est formé à la compréhension du comportement humain et des difficultés psychiques d'autrui. * Un psychothérapeute traite par psychothérapie, il n'y a pas de formation universitaire spécifique, mais il s'agit souvent d'un psychologue ou d'un psychiatre. * Une psychothérapie utilise des moyens psychologiques pour traiter un trouble psychique. Il en existe plus de 200 types. * Une psychanalyse est une forme particulière de psychothérapie issue des théories de Freud et qui consiste à s'autoanalyser avec l'aide d'un psychanalyste. Livres et sites internet - Martine Maurer, «Comment choisir son psychothérapeute ?» - Ed. Hommes et Perspectives, Paris, 2001. - Anne-Sophie Nogaret, «Bien choisir son psy» - Hachette, Paris, 2004. - Norbert Vogel, «La Malpsy - Conseils pour distinguer le bon psy du charlatan» - Presses de la Renaissance, Paris, 2004. - Brigitte Minel-Delemme, «Du bon usage de la psy» - Ellébore éd., Paris, 2004 - Gilles Prod'Homme, «Le développement personnel, c'est quoi ?» - InterEditions. Paris, 2002. - www.psychiatrie.be - www.psychologies.com - site de la revue «Psychologies»