La réunion tant attendue le 7 mai courant n'a pas apporté grandes choses au processus du dialogue social. Aucune avancée et encore moins propositions nouvelles de la part du gouvernement n'ont été enregistrées lors de la réunion tripartite tenue vendredi dernier. Au moment où l'Exécutif s'attardait à examiner la méthodologie de travail et les points à inscrire à l'ordre du jour, la partie syndicale campait sur ses doléances prioritaires à savoir l'augmentation généralisée des salaires et la promotion exceptionnelle. Un sentiment de déception s'emparait ce week-end des différentes organisations syndicales. Et pour cause, l'actuelle session du dialogue social vient de démarrer timidement. Les représentants du gouvernement qui étaient d'ailleurs nombreux à assister à la réunion (le ministre de l'Emploi, et de la Formation professionnelle, le ministre chargé de la modernisation des secteurs publics, le ministre chargé des Affaires économiques et générales, le secrétaire général du ministère de l'Economie et des Finances, le wali directeur général des collectivités locales et le conseiller du Premier ministre chargé des affaires sociales) sont venus les mains vides. Leur souci était d'abord de réussir à se mettre d'accord avec les deux autres parties syndicats (UMT, CDT, UGTM et l'UNMT) et patronat (délégation présidée par Mohamed Horani, président de la CGEM) sur les points à inscrire à l'ordre du jour et la méthodologie appropriée pour enclencher un nouveau round de négociations. D'après Mme Khadija Ghamiri, de l'Union Marocaine des Travailleurs, contrairement aux attentes syndicales, le gouvernement n'a pris aucun engagement nouveau ni propositions nouvelles par rapport au cahier revendicatif des centrales syndicales. Plus encore, dit-elle, même le projet de loi sur les libertés syndicales et celui sur le droit de grève, élaborés par le département de l'emploi sans concertation aucune avec les syndicats sont catégoriquement rejetés par l'UMT qui considère que les dits projets ne respectent pas la liberté de l'action syndicale ni le droit de grève. En tout cas, pour pouvoir avancer dans le processus du dialogue social, notre interlocutrice précise qu'une réunion devrait avoir lieu demain mardi entre les représentants de la commission des secteurs publics d'une part et celle du secteur privé de l'autre part, au siège de la direction de l'emploi pour trancher sur les points à inscrire au menu de l'actuelle session. L'idée est de permettre aux différentes parties concernées d'aller de l'avant et entamer la rencontre programmée le vendredi 14 mai entre le gouvernement, les syndicats et le patronat sur une nouvelle base. Néanmoins, Khadija Ghamiri estime que l'ordre du jour du prochain round ne peut être validé si les deux principales doléances, à savoir la hausse des salaires et la promotion exceptionnelle pour les collectivités locales et la fonction publique, restent sans suite. Le son de cloche de la CDT verse plus ou moins dans la même logique. La confédération démocratique du travail annonce dans un communiqué son retrait du dialogue social. Son SG adjoint, Abdelkader Zaîr, confirme que le processus connaît un piétinement qui s'explique, selon lui, par la persistance de l'actuel gouvernement à faire marche arrière sur certains engagements et, partant, à vouloir vider le dialogue de son contenu (les doléances de la CDT restent lettre morte). Du côté de la FDT, Abderrahman Azzouzi, son SG, précise qu'il est temps pour le gouvernement de se pencher sérieusement sur la situation sociale et économique des travailleurs marocains pour une meilleure cohésion sociale. La CDT se retire de la séance du dialogue social de vendredi Le Bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT) a annoncé son retrait de la séance du dialogue social de ce vendredi. Dans un communiqué rendu public, vendredi, à l'issue d'une réunion extraordinaire, le bureau exécutif explique sa décision par «la persistance du gouvernement à vider le dialogue social de son contenu» et «la non tenue en compte de toutes les propositions de la CDT au sujet de la méthodologie et de l'ordre du jour». Le bureau a rappelé, dans ce cadre, les séances tenues avec le Premier ministre, le 13 novembre 2009, le ministre de l'Emploi et de la Formationla Modernisation des secteurs publics, le 8 avril 2010. professionnelle et le ministre chargé de Ce retrait a été accompagné d'une proposition sur la tenue d'une négociation collective tripartite en présence du Premier ministre, des secrétaires généraux, des syndicats et de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), pour donner des réponses «franches et claires» concernant les revendications matérielles, notamment l'amélioration des revenus des salariés, a ajouté le communiqué. La CDT propose également la poursuite, par la suite, du dialogue sur toutes les questions et revendications concernant les salariés et le monde du travail.