Les échanges de tirs entre le Hezbollah libanais et l'armée israélienne se sont intensifiés, poussant le Moyen-Orient au bord de la « catastrophe », selon l'ONU. Après presque un an de l'agression de la bande de Gaza par l'armée de l'entité sioniste, le front s'est déplacé ces derniers jours vers la frontière nord d'Israël avec le Liban, en pleine escalade militaire entre l'armée et le Hezbollah. Tôt dimanche, l'armée israélienne a annoncé qu'elle menait des frappes sur des cibles du Hezbollah, après que ce dernier a tiré, selon elle, plus de cent roquettes sur des zones habitées dans le nord d'Israël, qui ont provoqué des incendies. Le Hezbollah a affirmé avoir ciblé des installations de production militaire israéliennes, « dans une première réponse » aux explosions meurtrières, mardi et mercredi, de ses appareils de transmission à travers le Liban. Le mouvement chiite a également affirmé avoir pris pour cible la « base et l'aéroport de Ramat David », situés à environ 45 kilomètres de la frontière, à deux reprises au cours de la nuit, en utilisant des « dizaines » de roquettes Fadi-1 et Fadi-2, en réponse aux « attaques israéliennes répétées qui ont visé différentes régions libanaises et causé la mort de nombreux civils ». Le site de Ramat David est l'un des plus éloignés de la frontière libanaise que le Hezbollah ait déclaré avoir ciblé en près d'un an d'échanges de tirs transfrontaliers. Frappe sur le sud du Liban Les échanges de tirs se sont multipliés depuis la vague d'explosions spectaculaires des appareils de transmission du Hezbollah, perpétrée par Israël, qui a fait 39 morts et 2.931 blessés dans les bastions du mouvement au Liban, selon les autorités du pays. Puis vendredi, une frappe israélienne sur un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth a porté un nouveau coup de massue au Hezbollah, décapitant sa force d'élite, l'unité Radwan, dont 16 membres ont été tués. Parmi eux se trouvaient Ibrahim Aqil, le chef de l'unité, et Ahmed Mahmoud Wahbi, chargé d'opérations militaires jusqu'au début de cette année. La frappe a fait 45 morts au total, dont des civils, selon les autorités libanaises. « Alors que la région est au bord d'une catastrophe imminente, nous ne pouvons pas le dire assez: il n'y a pas de solution militaire pour rendre l'un ou l'autre côté plus sûr », a averti dimanche la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert. En Irak, des groupes armés pro-iraniens ont revendiqué dimanche des tirs de drone vers Israël, qui a de son côté annoncé avoir intercepté « plusieurs objets volants suspects » venus d'Irak. L'escalade à la frontière israélo-libanaise a poussé le Premier ministre libanais Najib Mikati à annuler son déplacement à l'ONU à New York en appelant « à la fin des terribles massacres israéliens ». Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait averti que « le front du Liban avec Israël resterait ouvert jusqu'à la fin de l'agression à Gaza ». Dans la bande de Gaza, assiégée par Israël, la Défense civile a fait état samedi de 21 morts dont « 13 enfants et six femmes » dans une frappe sur l'école Al-Zaytoun à Gaza-ville, dans le nord.