Des camions d'aide en provenance d'Egypte ont commencé à entrer dans la bande de Gaza dimanche par le point de passage israélien de Kerem Shalom, selon Al-Qahera News, un média proche des services de renseignement égyptiens. Un total de « 200 camions » ont quitté le côté égyptien du poste frontière de Rafah, accès au sud de la bande de Gaza fermé depuis qu'Israël a pris le contrôle du terminal côté palestinien, pour se diriger vers Kerem Shalom, quelque 4 km plus au sud. Cependant, L'armée sioniste poursuit ses bombardements dimanche sur Rafah malgré l'ordre de la Cour internationale de Justice (CIJ) d'arrêter immédiatement ses opérations dans cette ville du sud de la bande de Gaza d'où ont fui des centaines de milliers de personnes. Dans le même temps, des efforts internationaux ont été relancés pour arracher une trêve. Un responsable sioniste a déclaré samedi que le gouvernement avait l'intention de relancer « cette semaine » les négociations au point mort. Il n'a pas donné plus de détails, mais des médias sioniste rapportent que le chef du Mossad –les services de renseignement israéliens– David Barnea avait trouvé un accord avec le directeur de la CIA, Bill Burns, et le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors d'une réunion à Paris sur un nouveau cadre pour les négociations. Un haut responsable du mouvement de résistance (Hamas), Oussama Hamdan, a lui affirmé à la chaîne Al-Jazeera que le mouvement n'avait « pas été informé de quoi que ce soit par les médiateurs ». Selon lui, ces déclarations « constituent une tentative israélienne d'échapper aux décisions de la CIJ ». La CIJ, plus haute juridiction de l'ONU, a aussi ordonné vendredi à Israël de maintenir ouvert le passage de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, essentiel à l'entrée de l'aide humanitaire, mais fermé après le lancement de son opération terrestre début mai. Les décisions de la CIJ sont juridiquement contraignantes mais il manque de mécanismes pour les mettre en œuvre. Le Hamas a lui salué la décision de la CIJ tout en déplorant qu'elle se limite à Rafah. Le mouvement de résistance a affirmé samedi soir avoir « tués, blessés ou fait prisonniers » des soldats israéliens lors d'une embuscade, samedi, dans le camp de Jabalia, au sein de l'armée israélienne. ONU et ONG font régulièrement état d'une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza, avec un risque de famine et de nombreux hôpitaux hors service. Les opérations au sol à Rafah ont poussé environ 800.000 personnes à fuir, selon l'ONU. Par ailleurs, l'opérateur palestinien de télécommunications Paltel a indiqué samedi sur X que l'accès à internet dans la ville de Gaza et ses environs avait été interrompu « en raison de l'agression en cours ». Après bientôt huit mois de guerre contre les Palestiniens, la pression s'accroît chaque jour un peu plus sur Israël. Madrid a averti samedi que les ordonnances émises par la CIJ étaient « contraignantes » et a exigé leur respect.