Notre pays est dans la tourmente. Le déficit de plus en plus préoccupant de la pluviométrie le désole et l'accable atrocement. Sans tomber dans le blasphème, ni les prières rogatoires ni les actions approximatives n'ont remédié à la pénurie d'eau qui met en danger permanent des barrages, autrefois en état de luxuriance. A ce propos, on citera celui d'Al Massira, jadis en floraison, se déshydrate affreusement pour se dégrader à des seuils calamiteux. Les chiffres officiels du département de tutelle font état d'une carence qui ne dit pas son nom : 1, 02 % soit à peine 27, 12 millions de m3. Le dérèglement de climat accélère cette crise structurelle sur des régions nodales en matière d'agriculture fort connues pour la productivité agraire, ovine, caprine voire bovine. Jamais le Maroc n'a été si souffrant par ce manque hydraulique sous toutes ses formes, à savoir pluviales, fluviales et pire encore souterraines dans sa nappe phréatique quasiment desséchée. L'aridité bat son plein, depuis des lustres, à prendre des proportions de criantes ampleurs, impactant terriblement la terre, le cheptel et la vie humaine, mis en constant péril. Il faudrait bien dire que, sans nullement verser dans le discours alarmiste excessif, il y a lieu de s'inquiéter pour de bon, face à cette crise existentielle qui jette la Nation dans un réel sinistre collectif en matière d'alimentation en eau et de production d'électricité. Si le second pourrait être suppléé par le rabat tonifiant à l'énergie renouvelable, chose que notre pays en est pionnier, le premier s'avère désastreux, compte tenu de la rareté de la réserve d'eau au plus bas niveau depuis 1979. En fait, plus que jamais, la menace d'étouffement est dans nos murs, risque d'empirer encore davantage et mettre les citoyens dans le désarroi de plus belle. Il est bien vrai que, sous la bienveillance Royale, des mesures palliatives se multiplient, au sein du comité de veille constituée, à cet effet en vue de juguler le stress hydrique, tout en évoquant les actions entreprises dans les régions, celle du Souss Massa, à titre indicatif. On en citera l'initiative du transfert des eaux du fleuve de Sebou à Oum Rbia, ou encore la fameuse station partenariale public/privé à la province de Chtouka Aït Baha, précisément à Douira, opérationnelle il y a quelques années, à double fonction dans le but d'approvisionner les zones avoisinantes d'Agadir, d'eau potable et d'irrigation. Une réalisation anticipative et préventive de haute célérité dans une région austère mais combien féconde. Il va sans dire que notre pays devrait diversifier les sources d'hydrification pour s'assurer la suffisance en cette denrée rare et précieuse. Il semble alors que la politique onéreuse des barrages qui avait été payante au temps de Feu le Roi Hassan II, se raréfie eu égard la persistance de la sécheresse d'une part et l'éclatement du réchauffement climatique d'autre part. Il sera loisible, en revanche, de se lancer encore plus abondamment dans la plantation de fabriques de dessalement d'eau à des fins agricoles et domestiques et l'intensification de l'énergie propre pour la pérennité économique. Certes, l'approche a besoin de budget astronomique, mais il y va de la vie des populations, de celle du bétail mais aussi de la paysannerie par le biais de laquelle des ménages à faibles et moyennes revenus et ressources vivriers survivent dans un pays pourtant dit à vocation agricole !?