Ouardirhi Abdelaziz Les infirmiers sont mécontents, et ils ne cachent pas leur colère. Certains menacent de faire grevé si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Contacté par nos soins le syndicat indépendant des infirmiers nous en apprend un peu plus sur la situation. Frustration et inquiétude des infirmières, infirmiers Invoquant des conditions de travail difficiles et des ressources insuffisantes, les bas salaires et les mauvaises conditions de travail, les débrayages des personnels infirmiers risquent d'affecter gravement le système de santé. Mais, il faut dire sans langue de bois que ces grèves quand elles ont lieu, (ce que personne ne souhaite surtout en ce moment précis), témoignent clairement de la frustration et de l'inquiétude croissantes des infirmières, infirmiers et techniciens de santé, et au passage risque de menacer sérieusement le système de santé, alors que notre pays met en place la couverture sanitaire universelle. Notre pays met en place parallèlement un important programme, il procède à une offre de soins ambitieuse, grâce à l'opérationnalisation des groupements sanitaires territoriaux( GST), qui sont de véritables instruments de pilotage régionaux, qui vont définir la répartition des ressources humaines ( médecins-infirmiers…), et dont les missions à chaque groupement sont représentées par six domaines fondamentaux à savoir : l'offre de soins, la santé publique, les soins, la formation, celui de la recherche et de l'innovation, ainsi que le domaine administratif . Un travail méticuleux, une vision et une approche stratégique élaborées par des professionnels aguerris, et donc qui mérite une réussite pour le plus grand bien de notre santé et bien être. Ce qui bien entendu nécessite que tous les acteurs du système de santé soient impliqués, partie prenante dans ce projet novateur, et les infirmières et infirmiers sont en première ligne. Répondre aux doléances des infirmiers Un tel projet dont l'importance n'échappe à personne, est capital pour réussir pleinement la reforme sanitaire initiée par le département de la santé. Ce projet et tous les autres ne pourront être pleinement atteints que si les infirmiers et infirmiers sont totalement impliqués. Mais pour ce faire, ces mêmes professionnels de santé doivent être motivés et reconnus. Il s'agit donc des aujourd'hui d'étudier les doléances, les revendications des infirmières et infirmiers, qui faut-il le rappeler ici , sont l'épine dorsale de notre systèmes de santé, des professionnels qui travaillent sans relâche, 24 H / 24 H, de jour comme de nuit, les week – end et les jours fériés . Quand on va à l'hôpital à n'importe quelle heure, nous trouvons toujours une infirmière ou un infirmier, aussi est-il légitime que leur dévouement et leur travail acharné soient reconnus et soutenus dès maintenant, sans attendre l'annonce d'une grève qui ne fera que compliquer la situation qui est déjà tendue. Il n'est plus possible d'ignorer les défis auxquels sont confrontés les infirmières et infirmiers, ils nous ont démontré si besoin est leur dévouement total et leur altruisme lors de la pandémie du Covid. Ils étaient en première ligne, et ont sauvé des centaines de vies humaines. Les personnels de santé sont l'épine dorsale des systèmes de santé, et leur dévouement et leur travail acharné doivent être reconnus et soutenus dès maintenant. Quelles sont ces revendications ? Concernant les revendications, nous avons relevé qu'il y a en premier lieu l'augmentation des salaires des infirmières et infirmiers. En second lieu, il y a la prime de risque. On ne comprend pas pourquoi cette prime de risque pour les médecins est comprise entre 2800 DH minimum et 5900 DH, alors que l'infirmier ne perçoit que 1400 DH. Pourtant médecins et infirmiers sont exposés, confrontés dans l'exercice de leurs fonctions aux mêmes risques. On ne trouve pas d'explications à cette disparité, à cette iniquité, le ministère de la Santé doit veiller à appliquer une justice sociale pour ses cadres. Il y a aussi, une prime d'encadrement, car dans l'exercice de leurs fonctions, les infirmières et infirmiers en exercice encadrent les futurs infirmiers. Concernant l'avancement des grades des infirmiers, il y a le problème des quotas qui ne dépasse pas 14 %, alors que d'autres fonctionnaires dans le département de la santé bénéficient des avancements sans quota. Les infirmiers réclament un cadre supérieur de santé pour les infirmiers qui ont un master en science infirmières, et la création d'un ordre national des infirmiers comme ça existe partout à travers tous les pays. Le problème qui risque de se poser réside dans la représentativité, car n'oublions pas que plusieurs syndicats dont les plus représentatifs comme l'UMT, la CDT, ou l'UGTM, sont présents sur le terrain depuis des décennies, et pour eux c'est une chasse gardée. Mais il ne faut pas occulter le syndicat indépendant des infirmiers, tous défendent les revendications des infirmiers, mais n'ont pas la même approche, ce qui bien entendu risque de compliquer la satisfaction du cahier revendicatif des infirmiers. A suivre