Cela fait plus d'un an que les infirmiers et techniciens de santé du publique mènent un mouvement de protestation qui n'a abouti à rien. Entre sit-in et grève, les «anges blancs» ont essayé de faire entendre leur voix par tous les moyens, mais sans résultat. «Le gouvernement ne semble pas nous écouter», a déclaré Youness, membre du mouvement des infirmiers et techniciens de la santé au Maroc (MITSAM). Ça a commencé il y a presque 2 ans, explique Youness au micro de Hespress Fr. «Au début, pour ne pas impacter la santé du citoyen, les infirmiers se contentaient du port du brassard rouge pour exprimer notre mécontentement face aux failles du système médical et aux conditions de travail déplorables. Mais comme vous pouvez le constater, rien n'a changé depuis. On continue notre mouvement, sans qu'il y ait d'avancé visible dans notre dossier revendicatif». En ce début d'année, les infirmiers et techniciens de santé du publique ont multiplié les sorties et les grèves pour faire entendre leurs doléances. Rien qu'en mois de mars, quatre sit-in, suivis de grèves ont été organisés par ces derniers. Le dernier en vue a été observé hier. Il y a eu des pourparlers «timides» avec les parties prenantes, souligne notre interlocuteur, mais «rien de prometteur». «Les syndicats les plus représentatifs des infirmiers et techniciens de santé ont, en effet, effectuait des rencontres et entamé des pourparlers avec notre ministère de tutelle, mais leurs propositions ne répondent pas à nos revendications. Je vous donne un simple exemple : rien que pour la prime de risque, on négocie avec les responsables depuis deux ans déjà », s'indigne Younes, avant de poursuivre que «cette prime de risque varie d'un infirmier à un autre alors qu'on est exposé aux mêmes risques, pourquoi y a-t-il cette injustice flagrante dans l'octroi de cette prime ? ». Réglementation claire et concise de la profession Pour le mouvement des infirmiers et techniciens de la santé au Maroc (MITSAM), leurs revendications sont «légitimes et simples». Pour qu'ils puissent exercer leurs métiers en toute sécurité et apporter au patient les soins nécessaires, il faut qu'il y ait une réglementation claire et concise de la profession. Les «anges blancs» réclament ainsi: 1- l'augmentation de la prime de risque qui est minable sachant que l'infirmier est toujours en contact avec le danger et les maladies. La prime est aux alentours de 1000 DHS sachant que d'autres catégories d'infirmiers qui exercent dans le même ministère peuvent toucher 2800 DHS jusqu'à 5600 DHS de prime, 2- la création de l'ordre des infirmiers et des techniciens de santé, 3- l'élaboration du référentiel d'emploi et de compétences (REC), 4- l'évaluation et la révision du rythme d'avancement de l'infirmier (formation de base et formation continue adéquate aux besoins réels), 5- l'augmentation des effectifs. les infirmiers insistent sur le fait «que tous les lauréats infirmiers soient embauchés pour soulager les infirmiers qui sont en exercice», 6- la l'égalisation des chances de la promotion professionnelle à l'instar des autres catégories (ingénieurs, pharmaciens, médecins et autres fonctions publiques), Dans leur dernier communiqué qui date du 2 mars, les infirmiers et techniciens de santé au Maroc ont exprimé clairement qu'ils ne comptent pas renoncer à leurs revendications et leurs droits, et qu'ils «poursuivront la lutte jusqu'à ce que le ministère de la santé prenne leurs revendications aux sérieux». Ils ont également détaillé leur programme de lutte, qui prévoit pour le mois d'avril, un autre débrayage de 48 heures assorti d'un sit-in.