Une fin d'année assez tumultueuse pour le gouvernement. Après le dossier des enseignants qui peine à trouver un "heureux" dénouement, voici les infirmiers qui montent au créneau pour rajouter aux soucis du gouvernement de Aziz Akhannouch. " Après deux ans de dialogue infructueux avec le Ministère de la santé, aucune des promesses du gouvernement n'a été honorée. Aujourd'hui, les infirmiers et les techniciens de santé sont arrivés au bout de leur patience. Soit nos doléances sont prises en considération, soit la grève et la rue", déclare à L'Observateur du Maroc et d'Afrique Abdelilah Asaissi, président de l'AMIAR (Association marocaine des infirmiers anesthésistes et rénimateurs) et membre du bureau national du Syndicat indépendant des infirmiers (SII). Revendications En haut de la liste des renvendications des blouses blanches : La justice salariale et les primes de risque adaptées à la particularité de leurs missions et de leurs tâches. Ceci tout en plaidant pour une revalorisation de la prime dédiée à l'encadrement des nouvelles recrues. " La prime de risque des infirmiers ne dépasse pas 1400 dhs alors que pour d'autres catégories (NDLR les médecins), elle atteint 5900 dhs. Ceci alors que l'infirmier est hautement exposé aux dangers et risques car s'acquittant de 80% des soins et des tâches sanitaires dans le milieu hôspitalier ", argumente le Mouvement des infirmiers et des techniciens de santé dans un communiqué datant du 17 décembre. " Le soulèvement de la diginité bafouée" c'est ainsi que la Coordination des étudiants, lauréats, infirmiers des instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé, décrit le mouvement de protestation en préparation. Dans un communiqué datant du 20 décembre, la Coordination dénonce la dévalorisation et déplore la profonde démotivation des ressources humaines. Serrer les rangs " Alors que les infirmiers et les techniciens de santé sont la cheville ouvrière du système de santé en assurant 80% des soins dispensés, ils restent cependant la catégorie la moins valorisée. Contrairement aux autres catégories, aucune augmentation du salaire fixe, un barème de prime de risque dérisoire, pas de prime d'encadrement ou de rémunération des gardes de nuit. Une injustice à tous les étages ", proteste le président l'AMIAR. " Nous refusons catégoriquement et sans concession toute forme de contractualisation pour les infirmiers et les techniciens de santé ", insiste la Coordination dans son communiqué en revenant sur l'une des nouveautés "contestées" du statut de la fonction sanitaire publique. Décidés, les représentants syndicaux des infirmiers ne cachent pas leur volonté d'augmenter la pression sur la tutelle et sur le gouvernement. Ils serrent les rangs et se constituent en collectifs pour unifier leur action. Le 17 décembre, la " Coordination nationale pour défendre les acquis des fonctionnaires de la santé dans la fonction publique " annonce sa naissance. En plus des revendications "historiques" des blouses blanches, ce nouveau représentant compte défendre leur statut de "fonctionnaires de l'Etat ", une ligne rouge pour tous les syndicats des infirmiers. La grogne En appelant ses adhérents à des sit-in locaux dans les différents hôpitaux du royaume entre le 24 et le 27 décembre, la Cordination annonce une manifestation nationale dont la date sera annoncé ultérieurement. En attendant, les infirmiers mutiplient les formes de protestations entre grèves et sit-in en réponse à l'appel du SII, comme c'est le cas à Meknès, Oujda (grève prévue le 26 décembre) et à Errachidia (grève le 27 décembre). De son côté, le Mouvement des infirmiers et TS décrit janvier prochain comme " Le mois de la colère". Mais avant d'en arriver là, le mouvement appelle déjà à une grève nationale ce mardi 26 décembre dans tous les centres hôspitaliers à l'exception des services de réanimation et d'urgences. En parallèle, des sit-in seront organisés au niveau local et provincial.