« Tous pour mettre fin à la tuberculose » est le thème d'une journée d'étude organisée, vendredi à Rabat, à l'initiative de la Ligue marocaine de lutte contre la tuberculose en partenariat avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale. L'organisation de cette rencontre, sous le signe « Nous pouvons mettre fin à la tuberculose : décideurs, société civile et professionnels de la santé » en célébration de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, s'inscrit dans le cadre des activités de la Ligue visant la mobilisation et la sensibilisation de toutes les parties prenantes pour éradiquer cette maladie et réaliser des résultats positifs d'ici 2030. A cette occasion, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a souligné que la lutte contre la tuberculose au Maroc est au cœur des préoccupations du ministère, à travers une stratégie nationale qui capitalisera sur les acquis enregistrés au cours des dernières années pour mettre fin définitivement à cette maladie. La lutte contre la tuberculose ne dépend pas uniquement du ministère de la Santé, mais il s'agit d'un problème de société qui exige la fédération des efforts de tous les acteurs, qu'il s'agisse de la société civile ou des départements ministériels concernés, a-t-il estimé, soulignant l'importance des efforts déployés ayant contribué à réduire le nombre de cas de tuberculose dans le Royaume. M. Aït Taleb a, toutefois, déploré que ces efforts restent en deçà des aspirations, avec plus de 33.000 cas enregistrés annuellement, saluant par la même occasion l'action de la Ligue marocaine de lutte contre la tuberculose, en termes de services développés et gratuits qu'elle fournit en concertation avec le ministère pour éradiquer cette maladie dans le pays. Pour sa part, le président de la Ligue marocaine de lutte contre la tuberculose, Jamaleddine Bouzidi, a évoqué le rôle prépondérant que peuvent jouer les médias dans la lutte contre la maladie en termes de sensibilisation, soulignant que la tuberculose est une maladie qui exige une forte intervention de l'Etat, tous départements confondus, ainsi que de la société civile. Il a noté que l'incidence de la tuberculose demeure élevée au Maroc atteignant parfois 36.000 nouveaux cas par an, précisant que le plus grand taux d'infections est enregistré dans les périphéries des grandes villes, d'où la nécessité de déployer davantage d'efforts. De son côté, le directeur de l'hôpital Moulay Youssef de Rabat, Jamal Eddine Bourkadi, a affirmé que la tuberculose est l'une des maladies infectieuses les plus anciennes dans l'histoire de l'Humanité, notant qu'elle tue une personne dans le monde toutes les 20 secondes, faisant d'elle la deuxième cause de décès après le covid-19 au cours des deux dernières années. Il a également souligné que près d'un quart de la population mondiale a une tuberculose cachée, ce qui signifie que ces personnes ont été infectées par le germe mais qu'elles n'ont pas (encore) la maladie et ne peuvent pas la transmettre, relevant qu'il s'agit de la principale cause de décès parmi les maladies infectieuses chez les jeunes et adultes. Au cours de cette rencontre initiée en partenariat avec l'Université Mohammed V et la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat, M. Bourkadi a précisé que la tuberculose est guérissable surtout avec les progrès de la médecine, grâce à des médicaments efficaces disponibles, à titre gracieux, dans les centres de santé.